Contribution

La démocratie : une oeuvre de longue haleine

Bureau de Vote , Élection
Bureau de Vote

En matière de démocratie il n’y a pas de greffe, de raccourci ou de « prêt à porter », sinon L’Irak, l’Afghanistan et la Libye de Mouammar Kadhafi seraient les premiers appelés à un avenir prometteur.

La conscience et l’institution démocratiques s’inscrivent dans la temporalité, la durée: c’est un processus lent, long et fragile, qui fait que la maturation d’un État démocratique et Républicain est, par la force des choses, à l’image de l’évolution progressive de l’être humain vers la maturité (enfance, jeunesse, adolescence, âge adulte), sauf qu’ici ça peut prendre des siècles pour une évolution vers une forme plus aboutie. Le cas des « grandes démocraties occidentales » est l’exemple la plus patente, à cet égard.

Et il n’y a pas de démocratie sans crises. La démocratie a ses crises comme l’homme, ses crises psychobiologiques…! De fait les pays africains ont beaucoup à faire, ils ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour sortir de cette démocratie balbutiante qui les caractérise .C’est une illusion que de croire qu’une « démocratie avancée » peut se construire en un demi-siècle. La démocratie est un processus, une conquête et non un état, c’est une œuvre de longue haleine. Un processus dans lequel on remet toujours l’ouvrage sur le chantier.

Une démocratie parfaite ne peut être que l’œuvre de Dieu ! On se vante, on bombe la poitrine, on se gonfle d’orgueil avec des phrases du genre» le Sénégal est la vitrine de la démocratie en Afrique » mais à la vérité nous sommes » les petits poucets de la démocratie » et un peu plus d’humilité, de persévérance, d’effort, de sacrifices et de patience nous ferait du bien!!!

Voyez-vous où se trouvent aujourd’hui la Grèce qui a inventé la démocratie, l’Europe, l’Occident en butte à la folie autoritariste, en proie au terrorisme, aux démons du racisme, de la xénophobie, du populisme et du nationalisme étroit. Un vrai recul démocratique ! Le processus démocratique n’est jamais linéaire, il est en zig zag, en dents de scie, du moins il est discontinu ! » La démocratie, contrairement aux utopies qui la contestent, se caractérise par le fait qu’elle n’est pas parfaite, mais qu’elle est perfectible.

Elle constitue même le système de fonctionnement de la société qui se met au point au cours de ses diverses étapes en se présentant institutionnellement comme réformable.

Mais percevoir ces étapes comme des contributions historiques exclut précisément de les considérer simultanément comme parfaites, contrairement à l’idéal monarchique ou théocratique. On imagine qu’il s’agit ici d’une tendance à considérer comme parfait un système construit artificiellement par l’intellect, alors qu’il est évidemment composite, oubliant que les institutions sont en devenir.

La vraie difficulté est d’intégrer les acquis démocratiques sans régresser à une forme antérieure. D’autant que sa nécessité réside dans le fait qu’elle constitue un ensemble de réponses que les civilisations ont trouvé pour traiter plus ou moins parfaitement les problèmes qui se posaient et qui ne manqueraient pas de se reposer si on en oubliait les solutions.

La question qui découle de ces difficultés est plutôt celle de la persistance de formes archaïques pour des raisons décoratives, comme précisément la monarchie anglaise, qui peut éventuellement influencer, s’il en était besoin, la tendance de ceux qui détiennent le pouvoir de se croire au-dessus du commun des mortels ».

Le destin de la démocratie se lit à partir du décalage entre ses promesses et ses pratiques, entre les principes qui la fondent et la réalité des organisations et des structures (partis politiques et institutions surtout) qui sont censées la servir.

Moctar Gueye

PS : La direction de KLINFO rappelle que l’auteur de ce texte n’est pas un journaliste de la rédaction de KLINFOS mais un contributeur dont nous diffusions l’opinion et ce dans une dynamique de libre expression plurielle.

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