[Tribune] : ce que le Sénégal dira à la Gambie?
Tout d’abord, permettez-moi de présenter mon plus sincère mea culpa. Que cette nouvelle année soit pour nous tous, Sénégalais et Terriens, une année de complétude. Puisse Allah en faire pour nous une de paix, de plénitude, de santé physique et mentale.
Pour commencer, soyons clairs: tout acte criminel est répréhensible.
Par ailleurs, la vague de démocratisation des sociétés extra occidentales qui est entamée au début des années 1960 aurait pu passer sous le crible d’une pensée critique réfléchie. Avec quoi, nos sociétés qui, autrefois, vivaient harmonieusement ne seraient pas devenues ces foyers par excellence de l’instabilité sociale.
Pour notre part, nous osons faire partie de ceux qui soutiennent que les régimes autoritaires et totalitaires sont plus promptes, plus aptes que le régime démocratique à promouvoir le développement socioéconomique d’une société. Sommes-nous assez clairs?
Si non, prenons deux exemples dont nous a gratifié l’histoire contemporaine:
Le premier indigne actuellement l’opinion publique internationale mais sourdement: la Lybie. Si, aujourd’hui, l’Occident et nos États sont de plus en plus mis devant le fait migratoire, du moins aujourd’hui plus qu’hier, c’est bien parce que l’OTAN à ouvert cette porte qu’il aurait mieux fallu, rien qu’au nom de la « sécurité collective», ne pas ouvrir.
Toutefois, l’acharnement médiatique et populaire mené contre le guide lybien et pas seulement ne viendra jamais à bout des points forts de sa politique socioéconomique. Nous savons tous les acquis aujourd’hui orphelins des Lybiens eux-mêmes orphelins.
Cette Lybie à été scandalisée, instrumentalisée et démantelée en brandissant le faux prétexte de l’idéal démocratique qui se sait être un idéal d’intérêts étatiques.
Ces Lybiens vivent dans l’insécurité la plus cruelle, revisitant les fondements et fins de l’esclavage et de la traite d’êtres humains. Et, pour autant, ce ne sera pas le prix pour se payer un régime démocratique stable et toutes les libertés qui vont avec.
De surcroît, il y aura une deuxième Lybie: la Gambie.
Pour qui connaissait la Gambie:
➢ D’abord, voir opérer des agresseurs et malfaiteurs en plein jour, de surcroît;
➢ Ensuite, observer l’insalubrité qui orne le pays;
➢ Et, enfin réaliser la non préparation d’un régime prématuré de BARRO pour acquérir le mieux-être des frères et sœurs Gambiens;
Suffisent amplement à témoigner du tort historique que la CEDEAO à infligé au peuple gambien.
D’ailleurs, ne dit-on pas que « chaque peuple à les dirigeants qu’il mérite»? La “ complexité” du Gambien lambda, et la forte présence de l’ethnicité dans le pays fortifie cette position: la Gambie, pour son bien, doit avoir un régime autoritaire de la trempe, en quelques aspects, de celui de Yaya Jammeh ( sauf que lui aussi est par la suite tombé sous l’effet du « pouvoirisme »). Le Sénégal aussi.
Ainsi, venons-en à notre principale inquiétude:
C’est la CEDEAO qui s’est entièrement investie dans le putch armé qui visait le régime de Yaya avec en tête le Président sénégalais. Et quand un organe de cette même institution demande moins qu’enlever directement un Président peut-être légitime, en l’occurrence de revoir la procédure judiciaire, sous peine d’invalidité, du procès de Khalifa (certes l’un des plus grands voleurs et imposteurs de notre temps); on fait fi de ses recommandations, allant jusqu’à remettre en cause la légitimité de l’institution.
Quelle CEDEAO pour la Gambie et quelle autre pour le Sénégal !?
Alors, nous autres Sénégalais, que devons-nous dire au peuple gambien? Qu’aurions-nous à leur dire si Dieu faisait qu’on ait à recourir à la CEDEAO à l’issue du scrutin à venir??
Sénégambiennement.
Ahmadu Siga Fay, Diouloulou, le 02/01/2019.
Email: faysigaa@gmail.com