Société

Livre de Birahim Seck : « Lettre au peuple, Prodac, un festin de 36 milliards »

Livre de Birahim Seck : "Lettre au peuple, Prodac, un festin de 36 milliards"
  • Livre de Birahim Seck : "Lettre au peuple, Prodac, un festin de 36 milliards"
  • Livre de Birahim Seck : "Lettre au peuple, Prodac, un festin de 36 milliards"

Avec nos couleurs nationales sur la couverture. D’emblée Birahime Seck tient au respect des formes, lesquelles rappellent sa posture de membre engagé et coordonnateur de la société civile, qui plus est, défenseur du peuple sénégalais, d’où le drapeau national et la carte géographique du Sénégal.

«On ne gouverne pas contre son peuple» cette phrase de feu Mouhamadou Mbodj suivi d’un texte allant dans le même sens est la note introductive. Ici l’auteur rend hommage à M. Mbodj non sans rappeler les fondements de son combat.

L’auteur, en universitaire chevronné, définit l’objet de son ouvrage par le rappel de :

-la description du projet des Domaines Agricoles Communautaires qui comprend 3 volets que sont le volet production agricole (animale et végétale), le volet transformation des produits agricoles et le volet développement des métiers non agricoles comme l’émergence de l’agrobusiness, la construction de logements (qui va générer des infrastructures, une création d’emploi et naturellement une production à impact financier et social) entre autres…estimé à coût de 100 milliards (Chap. premier)

-la création du Prodac, le 10 avril 2014 dont l’objectif principal était la création massive d’emploi pour les jeunes. L’auteur « affirme que cet objectif n’est pas atteint. Loin s’en faut. » (chap. 2)

Après avoir expliqué ce que devrait être le Prodac, ses objectifs chiffrés et son ministère de tutelle, l’auteur entame le chapitre 3 par ce que nous appelons l’affaire Prodac ayant conduit logiquement après lecture de cet ouvrage à « Mbaye Prodac », je l’aurais plutôt appelé « Mbaye Green 2000 et Amadou Ba Locafrique» car tous deux, Mame Mbaye Niang et Amadou Ba, sans commune mesure, ont défendu l’intérêt d’un privé contre celui du Sénégal qu’ils représentent. Hélas !
C’est le journaliste Ben Mokhtar Diop qui révèle le 1er juin 2018, dans sa chronique « Silence, on se partage le butin de Macky Sall dans les couloirs du Prodac…

Ce programme qui constitue le fer de lance de la politique d’emploi des jeunes du président de la République vit des heures sombres avec son lot de détournements de fonds, d’objectifs, de surfacturation, de concussion et de clientélisme.

Un rapport de l’inspection générale des finances en dresse un tableau qui met à nu un crime financier unique dans l’histoire du Sénégal. Les détails d’un scandale sans précédent dans ce premier jet d’une triade.» Ce deal est bétonné par un contrat par entente directe «gré à gré» avec Green 2000 (4 DAC pour un montant de 29 milliards 600 millions).

Rappelons que l’administration du Prodac revient au ministre de la jeunesse Mame Mbaye Niang avec comme coordonnateur, tenez vous bien, Jean Pierre Senghor, son ami, du moins avant l’éclatement. Pire encore, la banque qui finance ce projet à crédit, Locafrique, est dirigée par l’ami de Amadou Ba, vraiment son ami.

C’est sur un ton teinté d’amertume que Ben Mokhtar conclut sa chronique : « L’immense espoir placé par les autorités sur ces DAC fond comme de la neige au soleil avec une bande de copains qui se sucre sur le dos du contribuable. »

L’affaire est rendue publique, Mame Mbaye Niang qui passe tout son temps à déverser sa bile sur ses adversaires politiques, est indexé. Il démissionne à cause de «manque de solidarité entre membres du gouvernement » avant d’être reconduit. Pas un sourire sous cape mais un long lol   ironique.
La société civile, la classe politique et les citoyens, mains sous le menton s’indignent (Chap. 4 et 5)

Pour se dédouaner, Mame MBaye fait le tour des plateaux de télé et soutient que l’Inspection Générale des Finances qui l’a épinglé n’est pas un corps de contrôle. Archi faux !

L’auteur donne les garanties des contrevérités du ministre dans le chapitre 6 et prouve l’existence du rapport dans le chapitre 7.

L’auteur revient vite aux faits, très têtus du reste. En effet, le directeur de Green 2000 «ami de Mame Mbaye Niang » attaque Locafrique « copain » du ministre Amadou Ba pour des retards de paiement. Des aveux involontaires commencent. (Chap.
Pourtant, dans le chapitre 9 sur le Prodac et les emplois qu’il devra générer chez les jeunes, nous voyons que les discours du président de la République (180 mille emploi) et de son premier ministre (120 mille) qui donnent des chiffres contradictoires (inadmissible pour un État sérieux), révélateur d’un manque de maîtrise des données ou manipulation tout simplement, ambitionnait cependant de créer des emplois massifs, n’eût été ce festin.

Au moment de donner le marché des DAC, Jean Pierre Senghor, ami de Mame Mbaye, choisit Green 2000 comme maître d’ouvrage et écrit à la DCMP pour une autorisation de passer une entente directe. Dans cette optique, 4 lettres seront écrites et toutes rejetées par la DCMP. Celle-ci rappelle au Prodac son incapacité à produire des arguments prouvant que techniquement, seul ce concept développé par ladite société est en mesure de répondre à ses besoins.
Alors il se tourne vers l’ARMP (chap. 10)

Suite logique dans le chapitre 11, le ministre Mame Mbaye Niang et le coordonnateur national du Prodac Jean Pierre Senghor obtiennent une rencontre avec le Directeur général de l’ARMP, Monsieur Saer Niang et son équipe. Au finish, en l’absence d’arguments techniques, sans aucun fondement légal, l’ARMP autorise à l’autorité contractante de faire affaire avec la société Green 2000. Inadmissible !!!
Ici, il faut rappeler que c’est mensonger et par ailleurs ridicule et sans scrupule de parler d’urgence car cette rencontre a surgi 3 mois après les lettres rejetées. Or, pendant tout ce temps, une procédure d’appel d’offres aurait pu être lancée et dépouillée. Ce qui veut dire que le ministre Mame Mbaye Niang et Jean Pierre Senghor tenaient coûte que coûte à donner ce marché juteux et surfacturé de surcroît à Green 2000. Pourquoi ils ont défendu, mordicus, Green 2000? Pourquoi n’ont-ils pas défendu l’intérêt de l’État du Sénégal ? Mame Mbaye n’aurait-il pas parrainé ladite société ? N’y a-t-il pas de non-dits ?

C’est dans la même paroi sanguine que le ministre des finances Amadou Ba a contracté avec Locafrique, malgré les limites de celle-ci alors qu’il existe sur le marché financier des structures plus expérimentées et donc plus crédibles avec des conditions plus souples et plus favorables à l’État sénégalais. Cependant, entre Amadou Ba et le Directeur de Locafrique, c’est une longue histoire. C’est pourquoi, le ministre l’a choisi comme intermédiaire alors que l’État n’en avait pas besoin, et ainsi faire profiter à son «copain» une commission. Plus grave, c’est ce même ministre qui sera l’artisan de la convention de financement défavorable à l’État du Sénégal (Chap. 12 et 13)

Dans les chapitres 14 et 15, l’auteur nous montre comment Mame Mbaye Niang est l’auteur exclusif de l’ordre de service illégal qui a généré des paiements frauduleux. Et comment, malgré tout ce montage, Amadou Ba et Mame Mbaye Niang ont torpillé les procédures pour qu’au final le délai d’exécution ne soit pas respecté donc préjudiciable à la jeunesse, nonobstant les 14 milliards de nos francs décaissés sans validation du bureau de contrôle (chap 16) et la faveur irrégulière de 5 milliards à Green 2000 sans caution préalable (Chap 17).

Grosso modo, le Prodac, qui devait permettre aux jeunes de pouvoir trouver de l’emploi et permettre à l’Etat sénégalais de relancer son agriculture est une arnaque et un festin entre Amadou Ba et Mame Mbaye Niang et leurs copains
Mais au final, qui cautionne cette injustice ?

Ababacar Sadikh Top, journaliste

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