Sécurité

Retour de la peine de mort : les Sénégalais divisés sur la question… chacun donne ses raisons

la-peine-de-mort
Représentation de la la peine de mort

A la suite de la vague de meurtres à travers le Sénégal, le débat sur le retour de la peine de mort est posé sur internet, notamment sur les réseaux sociaux. Mais sur la questio, les Sénégalais divisés même si chacun donne ses raisons.

Tout est parti d’un message publié sur Facebook par la journaliste Astou Winnie. Dans son post, la consœur a encore alerté les autorités sur le retour de la peine de mort au Sénégal après le viol odieux suivi de meurtre de la jeune Bineta Camara, fille du DG de l’ADL.

En 2015 déjà, la journaliste attirait l’attention à travers une lettre ouverte adressée au Président de la République. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que sa lettre est plus que d’actualité. Cette fois, elle a lancé un sondage pour demander à ses followers de répondre à la question suivante : « Êtes-vous pour ou contre le retour de la peine de mort au Sénégal ? ». En deux jours et sur 150 votants, plus de 85% des répondants ont répondu par « POUR ».

Mais pour le célèbre activiste Guy Marius Sagna faire revenir la peine de mort n’est pas la solution. Le leader du Frapp/France Dégage note qu’à la place, il faut privilégier la protection des femmes.

« Lutter contre l’oppression des femmes. Oui! Ramener la peine de mort ? Non! Aucune étude ne prouve que dans les pays où il y a la peine de mort qu’il y a moins d’assassinat. Les USA nous prouvent l’inefficacité de la peine de mort », a posté Guy Marius Sagna sur Facebook.

Si! semble lui rétorquer le nommé Laye Makhtar. Sur Twitter, le Sénégalais a indiqué que le retour de la peine de mort était la solution face à la vague de meurtres, notamment sur les jeunes filles du pays. Et quand des twitos ont essayé de lui faire croire autre chose, il a répondu.

« Certes ce n’est pas la peine de mort qui empêchera de tuer mais un tueur tué c’est un tueur de moins au Sénégal. Je suis aussi d’accord avec toi. Il faut penser a des mesures secrétaire mais fi veille émeute rek ngay guiss policier yii di angle yeup avc des matos draconiens ».

Ce genre de déclarations ne se compte plus sur le bout des doigts. C’est dire que l’État a vraiment du pain sur la planche. Mais déjà une chose est sûre : les chances d’une marche arrière du Sénégal sur la question sont presque inexistantes.

Carte de la peine de mort en 2018

Carte de la peine de mort en 2018

C’est quoi la peine de mort.

La peine de mort, ou peine capitale, est une peine prévue par la loi consistant à exécuter une personne ayant été reconnue coupable d’une faute qualifiée de « crime capital ». La sentence est prononcée par l’institution judiciaire à l’issue d’un procès. En l’absence d’un procès, ou dans les cas où celui-ci n’est pas réalisé par une institution reconnue, on parle d’exécution sommaire, d’acte de vengeance ou de justice privée. La peine de mort est diversement considérée selon les époques et les régions géographiques.

Elle est prévue dans les textes de loi de 93 pays, mais seuls 23 des 192 pays du globe ont procédé à des exécutions en 2014. Elle est une sanction reconnue bien que réprouvée par les institutions internationales comme l’Organisation des Nations unies (ONU) ou la Cour européenne des droits de l’homme. Les États abolitionnistes sont aujourd’hui majoritaires, mais ils ne représentent encore qu’une minorité de la population mondiale. Parmi les démocraties industrialisées, seules deux la pratiquent encore : les États-Unis (30 États sur 50) et le Japon.

Au plan international, le 18 décembre 2007, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté la résolution 62/1495 appelant à un moratoire sur les exécutions dans le monde. Cette résolution (comme les autres résolutions de l’ONU) n’a pas de valeur contraignante mais peut être vue comme le signe que la majorité des États6 souhaite remettre en cause la peine de mort. Cependant huit des dix pays les plus peuplés ont voté contre la résolution. Elle a été renouvelée en 2014.

Top 10 de l'info

Haut