Diplomatie

Révélation de Abdou Latif Coulibaly : « Pour réduire le train de vie de l’État, Macky Sall a pris des cours chez Paul Kagamé »

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Macky Sall, président de la République du Sénégal

C’est Abdoulatif Coulibaly qui donne l’information. La politique de rationalisation des dépenses de l’Etat ou de réduction du train de vie de l’Etat, initiée au Sénégal, a été inspirée par le Rwanda. Et pour cela, Macky Sall a envoyé une mission de deux semaines au pays de Paul Kagamé. En outre, l’ancien ministre de la Culture, qui était hier l’invité de «Jury du Dimanche» sur Iradio, s’est prononcé sur plusieurs points, dont les assises nationales et la question du ministre de l’Intérieur. Il soutient que Cheikh Guèye, qui a été confiné à la «paperasserie», à Dakar, n’a jamais organisé la présidentielle de 2012, car n’ayant eu aucune prise sur l’administration territoriale et la Daf, restées sous le joug du ministre de l’Intérieur.

Abdou Latif Coulibaly

Abdou Latif Coulibaly, ancien ministre de la Culture

Selon nos confrères du journal Les Échos, Macky Sall est en train de suivre Paul Kagamé, en ce qui concerne la réduction du train de vie de l’Etat. La révélation a été faite par l’ancien ministre Abdoulatif Coulibaly, en réponse à une interpellation sur le coup de gueule du Président, lors de la réception des centrales syndicales, le 1er mai dernier dans l’émission «le jury du dimanche» présenté par Mamoudou Ibra Kane sur iradio. Macky Sall avait déploré les dépenses énormes de l’Etat en personnel et frais de fonctionnement, citant, entre autres, le cas de l’achat de voitures pour plus de 300 milliards entre 2012 et 2019. Mieux, il avait promis de rectifier le tir en serrant les cordons de la bourse. «Le Président a envoyé une mission qui a séjourné au Rwanda pendant 15 jours, et qui est revenu avec des conclusions majeures.

«Cette politique (de réduction du train de vie de l’Etat) est celle qui est aujourd’hui en vigueur au Rwanda». Il a raison. Regardez la loi de 1961 qui régit la Fonction publique, depuis 1961, elle n’a pas été changée», explique-t-il.

Relativement à l’information selon laquelle un ministre s’était retrouvé avec 8 voitures, l’ancien membre du gouvernement ne comprend pas comment cela est possible. «Ce n’est pas le ministre à qui on affecte les véhicules. Il y a plusieurs services auxquels on affecte deux ou trois voitures. Je ne comprends même pas comment c’est arrivé qu’un ministre puisse avoir huit voitures à son service», soutient-il. Pour lui, il y a bien «quelqu’un qui les a affectées là-bas». Et de ce fait, cela ne saurait être la faute du ministre. «C’est une faute de gestion à la limite. Parce que ce n’est pas normal», conclut-il.

«Le consensus aux assises nationales était un consensus douteux»

Il faut ne pas être acteur de premier plan des assises nationales, pour penser que tout dans ces assises avait fait l’objet de consensus. C’est loin d’être le cas, si l’on en croit Abdou Latif Coulibaly. «Le consensus aux assises nationales était un consensus douteux. Ce n’était pas un consensus absolument acté. C’est ça la vérité. Les gens ont le sentiment que tout était accepté dans les assises nationales», a déclaré l’ancien ministre de la Culture de Macky Sall. Qui précise être bien placé pour parler du sujet. «Il y a des gens qu’on identifie aujourd’hui comme étant les héros des assises nationales. Moi j’ai présidé une commission départementale, celle de Foundiougne. J’ai le rapport. J’ai participé à toutes les réunions (des assises nationales), dit-il.

«Il n’y a jamais eu de consensus» sur la nomination d’un ministre de l’Intérieur non membre du pouvoir lors des assises nationales

Et pour le cas particulier du ministre de l’Intérieur qui ne devrait pas être un membre du pouvoir, il affirme que les assises nationales n’ont pas pu non plus avoir un consensus là-dessus. «Je ne comprends pas cette position-là. D’abord, ça part du principe que les assises nationales avaient conclu que le ministre de l’Intérieur ne devait pas être un membre de la majorité présidentielle. Ce point a été discuté de long en large dans les assises nationales, et il n’y a jamais eu de consensus», fait-il remarquer. Poursuivant, il trouve curieux que le sujet n’est abordé que quand l’opposition perd des élections. «Pourquoi ces questions ne se posent que quand l’opposition perd les élections ? En 2000 et en 2012, pourquoi la question ne s’est pas posée ?», interroge-t-il.

«Cheikh Guèye n’a pas organisé les élections. C’est faux…»

En effet, pour lui, contrairement à ce qui se dit, Cheikh Guèye (2012), comme le Général Cissé (2000) n’ont pas été les véritables organisateurs des élections. «Vous pensez que le général Cissé, paix à son âme, était indifférent au résultat du gouvernement auquel il appartenait ?», demande le responsable apériste. Qui poursuit en minimisant l’impact de Cheikh Guèye. «Cheikh Guèye n’a pas organisé les élections. C’est faux. Qui commandait l’administration qui avait la responsabilité des élections ? Cheikh Guèye était dans la paperasserie à Dakar. Jamais l’administration territoriale n’a été placée sous la responsabilité de Cheikh Guèye. Jamais la Daf n’a été mise sous la responsabilité de Cheikh Guèye», martèle-t-il.

«Les résultats issus des urnes à l’élection présidentielle sont fiables à 400 %»

Sur les accusations de fraude, Latif Coulibaly dégage en touche. «Depuis 1996, aucun pouvoir quel qu’il soit ne peut frauder des élections au Sénégal. Ce que le Sénégal a réussi comme prouesse, c’est extraordinaire, à partir de son code consensuel de 1992. Rien de substantiel n’a été modifié dans ce code-là», affirme-t-il. Et de poursuivre : «si des élections pouvaient être volées, en 2000, je ne suis pas sûr que le Président Diouf aurait perdu le pouvoir. Si les élections pouvaient être volées, je ne suis pas sûr, en 2012, que Macky Sall aurait pu accéder au pouvoir». Il est d’autant plus convaincu de la fiabilité du processus électoral qu’en dehors des politiques, «aucun observateur n’a remis en cause les élections dans leur substance et l’essentiel de leur organisation». Suffisant pour qu’il assène : «les résultats issus des urnes à l’élection présidentielle sont fiables à 400 %».

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