Communiqué

«Être opprimées n’est pas notre métier» : le Frapp exprime son inquiétude devant l’épidémie de violences faites aux femmes

«Être opprimées n’est pas notre métier» : le Frapp exprime son inquiétude devant l’épidémie de violences faites aux femmes
Les femmes du Frapp

ÊTRE OPPRIMEES N’EST PAS NOTRE METIER !

Le FRAPP dénonce et demande la sanction des auteurs de pareilles violences contre les femmes et exprime toute sa solidarité aux victimes et familles de victimes. Le FRAPP va s’engager dans la lutte contre l’oppression des femmes. Lutte contre la phallocratie qui s’est affaiblie dans la dernière période. Pour le FRAPP, ces assassinats et viols ne sont que la partie visible du machisme dont sont victimes les femmes. Machisme fait aussi d’extorsion de faveurs sexuelles, de harcèlement sexuel, de violence conjugale, de viol conjugal, de pédophilie et d’inceste cachés au nom du sutura, du masla dans nos maisons, nos lieux de travail, les lieux d’éducation, nos organisations, dans la rue…

Cette insécurité des femmes sénégalaises a lieu à un moment marqué par une insécurité généralisée : rapts et assassinats d’enfants ; disparitions et assassinats de personnes en situation de handicap ; vols avec violence…Cette situation d’insécurité est le résultat de l’appauvrissement de l’Etat du Sénégal. Appauvrissement qui fait qu’au lieu d’un (01) policier pour 1.000 habitants, nous avons au Sénégal (01) policier pour plus de 5.000 habitants. Option néocoloniale anti-démocratique qui fait que les populations sont désorganisées sur le plan sécuritaire. Or, « Un peuple conscient ne confierait jamais sa sécurité à un groupe d’individus quelque soit leurs compétences. Les peuples sérieux assument eux même leur sécurité » (Thomas Sankara).

Voilà pourquoi, le FRAPP invite les populations à l’auto-organisation dans les quartiers et villages pour assurer elles-mêmes leur sécurité, leur assainissement, leur santé, leur éducation, leur distribution, leur alimentation, leur solidarité…Car l’Etat du Sénégal est incapable de les protéger. Cet Etat n’est capable que de gazer des manifestants, emprisonner des résistants.

Pour le FRAPP, il faut dénoncer ces assassinats, ces viols et les situer nécessairement dans un contexte d’oppressions des femmes plus larges et diversifiées qui sont économiques, politiques

A côté de ces assassinats, viols et agressions physiques des femmes, il y a les autres oppressions dont sont victimes les femmes qui ont pour nom : mort d’une grossesse ou des suites d’une grossesse de 4 femmes tous les jours ; deuils de plus de 50 femmes tous les jours qui perdent leur enfant de moins de 5 ans d’une diarrhée, d’une infection respiratoire ; les femmes constituent 62% des 54% d’analphabètes ; seuls 24% des fonctionnaires sont des femmes dans un pays où les femmes constituent plus de 50% de la population; exploitation des travailleuses domestiques…
C’est pourquoi le FRAPP encourage les sénégalais, particulièrement les sénégalaises à s’engager dans la lutte contre les options politiques qui créent les situations décrites plus haut.

Cette épidémie de violences faites aux femmes est pour le FRAPP le résultat d’une dégradation de la situation économique et sociale de la femme sénégalaise en 2019.

Le FRAPP estime que la lutte contre l’oppression des femmes et la lutte contre l’oppression néo-coloniale doivent aller ensemble car les deux oppressions s’alimentent, se renforcent. C’est pourquoi, les femmes sénégalaises doivent être les dignes héritières des Ndate Yalla, des Aline Sitoé Diatta, des Yacine Bubu…qui refusaient à la fois l’oppression patriarcale et l’oppression impérialiste.

Dakar, le 22 mai 2019

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