Blanchiment d’argent dans l’immobilier en Afrique de l’Ouest : Dakar, Ouagadougou, Banjul, Abuja, les villes de l’argent sale
Que ce soit à Dakar, Ouagadougou, Banjul ou Abuja, villes nouvelles, grandes villas et bâtiments impressionnants sortent de la terre tous les jours. Le boom immobilier en Afrique de l’Ouest est une réalité.
Mais derrière cette activité économique florissante se cachent, à côté des investissements légaux, des opérations beaucoup moins recommandables. Difficile de définir tous les contours et encore moins de connaître tous les auteurs, circuits et toute la chaîne de complicité. Tout ce qui rend difficile, voire impossible, la recherche de l’origine des fonds et facilite ainsi le blanchiment d’argent sale.
Le blanchiment d’argent consiste à dissimuler la source de l’argent acquis illégalement (spéculation illégale, activités mafieuses, trafic de drogue, trafic d’armes, extorsion, corruption, évasion fiscale, etc.) en le réinvestissant dans des activités légales (par exemple, la construction immobilière). C’est l’un des aspects essentiels du crime financier sans lequel les criminels ne pourraient pas utiliser massivement ce revenu illégal sans se faire repérer.
Le besoin de blanchiment d’argent est lié à une infraction sous-jacente, une activité dont le revenu est considéré comme de l’argent sale (acquis illégalement). Ces infractions sont répertoriées par le Groupe d’action financière (GAFI) – un organe intergouvernemental créé par le G7 en 1987 – et ont été insérées ces dernières années dans le code de procédure pénale de chaque pays.
Selon le rapport 2018 de la Commission 2018 du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment de capitaux en Afrique de l’Ouest (GIABA), « la corruption » et le « trafic de drogue » sont les principales infractions principales du blanchiment de capitaux dans la sous-région: 16 cas signalés de chaque. Viennent ensuite la « fraude / évasion fiscale » avec 14 cas signalés, la « traite des personnes » et la « contrefaçon » avec 13 et 12 cas signalés respectivement pour chacune de ses infractions. « Vol » et « contrebande » enregistrent 11 affaires, suivies des « exploitation sexuelle » et « autres infractions » avec 5 affaires chacune.
Ces interrogatoires ont incité la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) à lancer le projet de blanchiment de capitaux dans l’immobilier (blanchiment de capitaux dans l’immobilier).
Bien que les données statistiques fournies par le GIABA soient encore limitées par rapport à la réalité de l’ampleur de ces infractions, le classement des infractions prédominantes qui en résulte est plutôt conforme à la perception générale dans les États membres, ajoutent les experts de GIBA,. Cependant, ce qui ne ressort pas du travail du GIABA, c’est où cet argent acquis illégalement est investi et comment il va.
Ces interrogatoires ont incité la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) à lancer le projet de blanchiment de capitaux dans l’immobilier (blanchiment de capitaux dans l’immobilier). Cela a impliqué de réunir une dizaine de journalistes à Abidjan (Côte d’Ivoire) en octobre 2018 pour les préparer à enquêter sur des cas suspects de blanchiment d’argent dans l’immobilier.
Ce projet vise à soutenir la réalisation d’une douzaine d’enquêtes révélant des cas de blanchiment d’argent dans des pays d’Afrique de l’Ouest tels que le Nigéria, le Libéria, la Gambie, la Sierra Leone, le Sénégal, la Guinée, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.
Lors de la mise en œuvre, les journalistes ont dû faire face à des obstacles liés à la disponibilité des données, à l’accès à l’information et à une législation peu propice à une enquête.
Il faut toutefois reconnaître que certains pays d’Afrique de l’Ouest ont renforcé leur environnement juridique et institutionnel dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de l’argent ces dernières années. Cela a abouti à l’adoption de nombreuses lois et réglementations, avec la création et / ou la mise en place de structures dédiées à la lutte contre le blanchiment d’argent et au financement du terrorisme et / ou des infractions. affiliés. Il faut cependant reconnaître que s’agissant de l’application de ces textes, en particulier en ce qui concerne les dirigeants, c’est la croix et la bannière.
Il était donc important que CENOZO puisse exposer ce fléau afin d’attirer l’attention de l’opinion publique et des décideurs sur la nécessité de faire justice au besoin. La survie des économies des États de l’Afrique de l’Ouest est en jeu, étant donné que l’argent sale circulant dans cette région dépasse le PIB général de la région.