[Chronique] Médecins de tous les pays, nous vous sommes reconnaissants
L’expression « fuir comme la peste » ne saurait suffire pour décrire la situation de peur et les précautions prises pour éviter le Covid-19. A l’absence de vaccin, les autorités étatiques ont préconisé le confinement et la quarantaine pour protéger ceux qui ne sont pas encore atteints. Mais dans cette débandade, une mêlée générale, il y a un groupe qui refuse de quitter ses positions : le personnel soignant. Au prix de leur vie, les professionnels de la santé s’activent et se fixent comme unique objectif : sauver ou périr.
« La reconnaissance est la plus belle fleur qui jaillit de l’âme » (Henry Ward Breecher). Cette noblesse du cœur se traduit chez les autres par des actes inédits envers le personnel soignant, acculé et harassé en ces temps qui courent. Confinés chez eux, il est devenu une habitude pour les populations à travers l’Europe, de l’Espagne à l’Italie en passant par la France, de témoigner de leur reconnaissance au corps médical et paramédical à la fin de chaque journée. La population aura compris, malgré le nombre de décès qui accroit de façon incontrôlable, que le personnel soignant aura essayé de sauver toutes les vies. Ceci explique la reconnaissance infinie qu’on leur adresse, quoique le combat reste entier.
Pendant que l’Etat claquemure le reste de la population dans un confinement ou une quarantaine générale, les professionnels de la santé sont sollicités et parfois réquisitionnés pour gagner la guerre sanitaire. Au détriment du confort de leurs familles, ils choisissent la santé publique et le réconfort de la préservation de la vie humaine. Si le corps et médical et paramédical prend tous ces risques, c’est parce qu’en réalité, ils seront honorés quelle que soit l’issue de cette guerre sanitaire qui est en effet une guerre… sainte. Morts ou vivants, leurs efforts ne seront pas vains.
Ici comme ailleurs, les professionnels de la santé s’activent et usent de tous les moyens pour s’acquitter de leur devoir. Cet investissement humain et personnel des médecins et autres professionnels de la santé se voit à travers leur implication active dans la lutte contre la pandémie. Parfois, cet engagement se fait au prix de leur vie. En effet, le décompte macabre ne les épargne même pas, ce corps qui est souvent à l’avant-garde de ce combat et trop à découvert.
Quand les médecins paient un lourd tribut dans cette bataille
Parallèlement à l’Italie qui a enregistré pour le moment une quinzaine de médecins décédés au front, les autres pays durement frappés ne seront pas en reste. La Chine avait déjà dénombré, le 21 février dernier, trois cas de médecins décédés dont le lanceur d’alerte Li Wenilang. D’ailleurs, celui-ci a été réhabilité le jeudi dernier et considéré comme héros national pour avoir informé l’opinion internationale sur la gravité de l’épidémie du Covid-19.
A cause des risques auxquels ils s’exposent, jour et nuit, nombre d’autres médecins se retrouvent contaminés. Qui pis est, dans les pays les moins pourvus en matériels et compétences, la vie des professionnels de la santé ne tient plus qu’à un fil. Ce sacrifice suprême qu’il frôle sans aucune crainte est dicté par leur désir de respecter scrupuleusement le serment d’Hippocrate.
Le serment d’Hippocrate comme arme
La reconnaissance aux médecins et autres professionnels de la santé n’est pas en effet ce qui motive leur dévouement sans failles à la crise actuelle. Laissés à la merci du virus, souvent exposés à défier le Covid-19, les personnels soignants sont déjà à considérer comme des héros. Ils résistent là où le reste du peuple, réduit à zéro, se cache sans cesse. Les stars des temps de paix sont devenues invisibles et aphones, leurs talents tus, leur survie dépendant strictement des mains des médecins. On n’entend plus ni joueurs, ni artistes, ni acteurs, en temps de crise sanitaire, si ce n’est pour leurs gestes humanitaires.
Si les médecins capitalisent autant d’attention, c’est parce que d’eux seuls dépend la survie de l’humanité qui fait face à un ennemi aussi invisible que dangereux. Tout leur engagement, et leur éthique, se trouve confiné dans le serment d’Hippocrate qu’ils sont censés respecter, peu importent les circonstances : « je donnerai des soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail (…) Que les hommes m’accordent leur estime si j’ai été fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères, si j’y manque ».
Etre reconnaissant et leur dire merci
Il est l’occasion donc de reconnaitre, car on n’y manque souvent, que nous devons une fière chandelle à ce corps de travailleurs qui, tel un anticorps, s’interpose entre la mort et nous. Même si l’issue de ce combat reste encore difficile à prévoir, le peuple a une bonne occasion de tirer le chapeau aux professionnels de la santé dont les sacrifices ne peuvent être rétribués par une simple reconnaissance.
Mais nous devons quand même leur exprimer notre sincère gratitude pour l’engagement sans failles. Cet élan de solidarité aux médecins et autres professionnels de la santé, si manifeste dans les autres pays, ne peut laisser personne indifférent. Conscients de l’excellent travail que le corps médical et paramédical mène, les populations ne doivent cesser de leur rendre un hommage mérité comme ils le feraient aux professionnels du sport dont les retombées ne les concernent pas directement. C’est un devoir de mettre ce baume au cœur de ceux qui nous font garder l’espoir de la survie à travers le monde. Médecins de tous les pays, nous vous sommes donc reconnaissants.
Par Ababacar Gaye/SeneNews