Gambie : sanction contre la procureure de la CPI, Banjul prend cause et effet pour Fatou Bensouda
Au lendemain de l’annonce d’une série de sanctions visant la Cour pénale internationale (CPI), à sa tête la Gambienne, Fatou Bensouda, Banjul apporte son soutien à sa concitoyenne et demande formellement à Washington le retrait des mesures. Les Etats-Unis reprochent à la CPI d’avoir lancé des enquêtes visant des militaires américains déployés en Afghanistan. C’est ainsi que la procureure de la CPI ainsi que l’un de ses collaborateurs ont été placés sur une liste noire. Ils n’auront dorénavant plus accès au système bancaire américain et leurs biens aux États-Unis – s’ils en ont – seraient gelés.
Dans un communiqué de presse publié ce week-end, le ministère gambien des Affaires étrangères, de la Coopération internationale écrit je le cite « la Gambie exprime sa consternation face à l’annonce faite par le gouvernement américain d’imposer des sanctions à Fatou Bensouda et à d’autres membres du personnel de la CPI ».
Pour Banjul, ces sanctions « constituent une ingérence flagrante dans le mandat, l’indépendance et l’impartialité de la Cour dans la lutte contre l’impunité des auteurs des crimes de portée internationale », dénonce-t-on.
Concert de condamnations
Le pays d’origine de la procureure de la CPI se dit solidaire de l’institution judiciaire internationale, de Fatou Bensouda, qualifiée de « citoyenne valeureuse de la Gambie ». Tout en indiquant « apprécier » et « soutenir » la Cour basée à la Haye, la Gambie demande à Washington de reconsidérer les mesures et de retirer les sanctions.
Les sanctions américaines visent notamment F. Bensouda en représailles à une enquête visant des soldats américains et la CIA, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en Afghanistan. Les Américains dénoncent également régulièrement les procédures similaires qui visent Israël et le dossier palestinien.
Qualifiant la CPI de « corrompue », pour le secrétaire d’État américain Mike Pompeo qui a annoncé les sanctions, la CPI cible particulièrement son pays alors qu’il n’est pas signataire du traité de Rome instituant la Cour.
Les sanctions comprennent un gel des avoirs détenus aux États-Unis ou soumis à la loi américaine. La réaction de la Gambie s’ajoute ainsi à la liste des condamnations de pays et d’organisations multinationales, dont l’ONU et la CPI elle-même.