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Classement mondial de la liberté de la presse 2021 : le Sénégal recule de 2 places à cause d’un «code de la presse sans dépénalisation et sans décret d’application»

Maison de la presse sénégal
La Maison de la presse à Dakar

L’édition 2021 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) démontre que le principal vaccin contre le virus de la désinformation, à savoir le journalisme, est totalement ou partiellement bloqué dans 73 % des pays évalués par RSF. En ce qui le concerne, le Sénégal a reculé de 2 places alors que RSF reproche au pays un «code de la presse sans dépénalisation et sans décret d’application»

Le Classement mondial de la liberté de la presse, qui évalue tous les ans la situation de la liberté de la presse dans 180 pays et territoires, montre que l’exercice du journalisme, principal vaccin contre le virus de la désinformation, est gravement entravé dans 73 des 180 Etats du Classement établi par RSF et restreint dans 59 autres, soit au total 73 % des pays évalués.

Ces chiffres correspondent au nombre de pays classés rouge ou noir sur la carte mondiale de la liberté de la presse, c’est-à-dire ceux dans lesquels le journalisme est dans une “situation difficile”, voire “très grave” et à ceux classés dans la zone orange, où l’exercice de la profession est considérée comme “problématique”.

Sénégal : Un code de la presse sans dépénalisation et sans décret d’application

Considéré comme l’une des démocraties les plus stables du continent, le Sénégal dispose d’un paysage médiatique pluriel, et la Constitution de 2001 y garantit la liberté de l’information.

Alors que les atteintes contre les journalistes se sont espacées ces dernières années, certains sujets restent tabous. Plusieurs médias ont été convoqués et intimidés pour avoir rapporté des faits de corruption.

Les radios qui donnent la parole à des critiques du régime peuvent subir des pressions et les journalistes sont susceptibles d’être condamnés pour diffamation, mais les cas sont rares. Après plusieurs années de discussion, un code de la presse a été adopté en 2017, mais les décrets d’application ne sont pas encore signés.

Cependant, deux textes ont été présentés au Conseil des ministres début 2021. Ce code, qui ne dépénalise pas les délits de presse, prévoit la saisie des supports de diffusion et la suspension ou la fermeture d’organes de presse en cas d’atteinte à la sécurité de l’État, ce qui a laissé un goût amer aux professionnels du secteur.

Des atteintes à la liberté de la presse ont été enregistrées en 2020, dont certaines ont été le fait des forces de sécurité. Certaines informations liées à la religion sont toujours des sujets tabous : c’est ainsi qu’en août, les locaux du journal Les Echos ont été saccagés après la publication d’un article sur une figure religieuse musulmane qui aurait été atteinte du coronavirus

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