Economie

Marché du sucre et de l’huile : l’incapacité de la CSS et la gourmandise de l’Etat indexées

SUCRE CSS
Production de sucre à la Compagnie sucrière sénégalaise

Entre le monopole du sucre détenu depuis la nuit des temps par la Compagnie sucrière sénégalaise sans jamais parvenir à régler la question de l’autosuffisance, le blocage des licences d’importateurs et la gourmandise de l’Etat du Sénégal… ceux qui importent les denrées alimentaires comme le sucre et l’huile n’en peuvent plus. Ils soulignent ces problèmes comme étant les principales causes des récentes hausses qui donnent des cheveux blancs aux pères de famille.

Les Sénégalais ne savent plus à quel saint se vouer à cause des prix des denrées alimentaires qui ne cessent de flamber. L’huile, le sucre et le riz ont connu des hausses considérables et les différentes parties se renvoient la balle. Câblées par nos soins, des sources très au fait de ce qui se passe au niveau de l’importation de ces denrées pointent du doigt le problème.

«Le prix du sucre qui était à 350 euros est à plus de 500 euros et c’est la faute de l’Etat du Sénégal, car si tu favorises pendant toutes ces années une société incapable d’assurer, ne serait-ce que l’autosuffisance, ça pose problème. La Css, depuis l’aube de l’indépendance, a une situation de quasi monopole sur la matière et pourtant, chaque année, il y a des problèmes, il faut se poser des questions sur son utilité», peste un des importateurs.

Ce dernier de poursuivre : «ce qui est le plus déplorable, c’est que la Css, une fois sa production terminée, vient nous faire la concurrence sur les importations».

Mais nos sources rassurent sur le ravitaillement du marché. «Le marché du sucre sera ravitaillé dans les 48 heures, vu que les licences d’importation sont débloquées», assurent nos interlocuteurs. Qui déplorent : «l’Etat bloque les licences pour que la Css produise pendant 9 mois et une fois son stock terminé, il débloque les licences». Nos interlocuteurs de pester : «la Css est la seule société au Sénégal qu’on protège. L’huile, le savon, le riz… sont libéralisés. Et pourtant, il y a des usines qui produisent de l’huile dans notre pays. Il faut dire la vérité : c’est comme si on a peur de la Compagnie sucrière sénégalaise. Elle est surprotégée. Malheureusement, c’est fait au détriment du consommateur qui trinque. L’Etat, depuis Senghor, préfère protéger une société appartenant à un étranger, au détriment de son propre peuple».

Huile : une augmentation de 100% au niveau mondial

Pour ce qui est de l’huile, nos sources soulignent que ce n’est pas au niveau du Sénégal, c’est une augmentation de 100% au niveau mondial. «Le problème majeur, c’est le fret qui a augmenté avec le manque de navire. C’est ce qui a créé ces augmentations», narrent nos sources. Le risque, poursuit notre interlocuteur, c’est que le Sénégal n’a pas de stock de sécurité. «Aujourd’hui, s’il y a une catastrophe, cela veut dire que le Sénégal ne sera plus ravitaillé et c’est l’Etat qui doit gérer ça», soulignent nos sources.

La gourmandise de l’Etat dénoncée

Ces derniers s’en prennent aussi à l’Etat. «La gourmandise de l’Etat est aussi à dénoncer, car l’Etat taxe très fortement le sucre et l’huile», déplorent nos interlocuteurs. Et d’enchaîner : «l’Etat ne doit pas prendre 232 francs par kilo sur le sucre, c’est trop ! C’est énorme, cela veut dire que l’Etat prend le tiers. L’Etat doit baisser les taxes douanières». Les taxes douanières sur l’huile sont encore plus graves.

«Sur chaque conteneur d’huile, les droits de douane sont à 7 millions l’unité. Chaque conteneur importé de Malaisie, les importateurs paient 7 millions de taxes. Nous ne gagnons même pas un million», déplorent-ils.

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