Secteur pétrolier et gazier : le Sénégal se prépare pour la production de 2023
Depuis la découverte de grandes quantités de pétrole et de gaz dans les eaux offshore du Sénégal entre 2014 et 2017, le pays est en effervescence quant à l’impact de cette nouvelle richesse en hydrocarbures sur l’économie sénégalaise, la rendant plus compétitive et accélérant le rythme des objectifs de développement économique à long terme du pays tel que stipulé dans le Plan Sénégal Emergent. Cependant, l’une des questions qui a été le plus débattue est la façon dont les revenus du pétrole et du gaz seront partagés entre la population. SE le président Macky Sall a fait de l’industrie pétrolière et gazière du Sénégal une priorité absolue d’éviter les pièges qui ont frappé de nombreux autres pays producteurs de pétrole et de gaz d’Afrique subsaharienne, où trop souvent seuls quelques riches et bien connectés au sommet ont bénéficié de production de pétrole et de gaz.
La Ministre du Pétrole et de l’Energie du Sénégal SE Aissatou Sophie Gladima a fait de la question de la répartition équitable des revenus des hydrocarbures l’une des toutes premières priorités de son ministère.
Samedi 2 octobre, elle a présenté les principaux mécanismes envisagés pour que l’ensemble de la population sénégalaise puisse bénéficier des ressources pétrolières et gazières massives en cours de développement dans des gisements tels que SNE, Sangomar, Sangomar-Deep et Yaakar-Teranga. qui se trouve entièrement dans les eaux sénégalaises ; et le gigantesque champ gazier de Grande Tortue Ahmeyim (GTA) situé à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie.
« Nous avons l’espoir que l’arrivée de ces ressources naturelles nous permettra de lutter contre la pauvreté et de mieux soutenir notre plan d’émergence économique à long terme », a-t-elle déclaré lors d’un entretien avec le journal sénégalais L’Observateur.
IMPACT DU COVID-19
En raison de l’impact négatif des calendriers de production mondiaux en cas de pandémie, les premiers pétrole et gaz ont été légèrement retardés par rapport aux plans initiaux qui devaient être produits en 2021-2022. On s’attend maintenant à ce que la production à grande échelle ait lieu au cours de 2023.
On a demandé à la ministre du Pétrole et de l’Énergie si elle pensait que l’exécution des projets prévus se déroulerait normalement et dans les délais pour la date cible de 2023. Elle a déclaré, « on croise les doigts. Les deux projets en phase de développement (GTA et Sangomar) connaissent des taux d’exécution très satisfaisants. Au 31 août 2021, le projet Grande Tortue Ahmeyim était dans la fourchette des 65 % d’achèvement. Le FPSO et les navires FLNG en construction en Chine et à Singapour sont achevés à 70 %. Ces navires devraient être au Sénégal d’ici la fin de 2022 et le début de 2023. »
En ce qui concerne le projet SANGOMAR, SE Aissatou Sophie Gladima a noté que la campagne de forage se poursuit et qu’en août 2021 le taux d’achèvement est d’environ 35%. « Nous venons de terminer le forage des puits SNP-20 qui ont été un grand succès et confirment la présence de grands réservoirs de haute qualité contenant du pétrole. L’objectif est de démarrer la production au cours du troisième trimestre 2023 après l’installation des infrastructures sous-marines.
Au sujet de la répartition des richesses en hydrocarbures du Sénégal, il a été demandé au ministre du Pétrole et de l’Énergie si le Sénégal est bien préparé. Elle a déclaré : « Nous y travaillons, conformément aux instructions de SE le Président Macky Sall. Il est clairement stipulé à l’article 25 de notre constitution que les ressources en hydrocarbures appartiennent au peuple sénégalais. Le schéma mis en place pour la répartition des revenus des hydrocarbures est qu’une partie de ceux-ci sera destinée au budget de l’Etat pour des investissements à réaliser dans les domaines de l’éducation, de la santé, des infrastructures, etc., et une autre partie sera consacrée aux futurs générations au moyen d’un fonds spécifique à cet effet. Tout cela est régi par les mécanismes existants de bonne gouvernance, inspirés des meilleures pratiques internationales. »
En plus d’aborder les questions susmentionnées de la répartition équitable des richesses en hydrocarbures du Sénégal, SE la Ministre Aissatou Sophie Gladima a également pris la paroleà propos de certaines voix de la communauté internationale appelant à abandonner les combustibles fossiles.
« Nous venons de découvrir ces ressources en combustibles fossiles, et l’Afrique subsaharienne n’a pas contribué à plus de 3% des émissions qui contribuent au changement climatique, nous devons donc être autorisés à développer ces ressources naturelles. Nous ne disons pas que nous ne voulons pas faire preuve de solidarité dans la lutte contre le changement climatique, mais plutôt que nous demandons à avoir le temps de faire cette transition et d’atteindre le même niveau de développement que les pays pleinement industrialisés. Elle a conclu en soulignant que le gaz naturel est un carburant plus propre que le pétrole brut et que le Sénégal est en très bonne position pour utiliser ce gaz naturel comme carburant plus respectueux de l’environnement pour le pays pendant la transition énergétique qui aura lieu au cours des deux prochaines décennies.
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