Démocratie

3e mandat : Dr Ibrahima Kane met en garde le Sénégal, le Togo et la Côte d’Ivoire et prévient contre le chaos

Dr Ibrahima Kane osiwa
Dr Ibrahima Kane, Osiwa

Alors que la question du troisième mandat continue d’inquiéter bien des sociétés en Afrique francophone, l’éminent défenseur des droits de l’homme et avocat sénégalais Ibrahima Kane a mis en garde les dirigeants du Sénégal, du Togo et de la Côte d’Ivoire sur les limites de mandat. Le Conseiller principal de programme à Open Society Initiative for Eastern Africa a déclaré que les dirigeants africains engagés dans l’amendement des constitutions pour rester au pouvoir pendant plus de deux mandats sont les agents du conflit et de la crise sur le continent. Il s’agit des trois pays qui ont rejeté un amendement régional au protocole additionnel sur la bonne gouvernance et la démocratie, qui aurait obligé tous les États membres de l’Union africaine à introduire et à respecter des limites de mandats dans leurs constitutions.

En Afrique et surtout en Afrique francophone, la tentation du troisième mandat présidentiel, persistante, permet encore à certains de jouer les prolongations au pouvoir, à leurs risques et périls. Et même si, d’une bonne vingtaine en 2011, les présidents « à vie » sont passés à une dizaine aujourd’hui. Ceux que l’on pensait les plus indéboulonnables ont quitté le pouvoir à un âge avancé, peu de temps avant leur mort, comme Robert Mugabe, Abdelaziz Bouteflika ou José Eduardo dos Santos. Alors que certains ont été chassés par les urnes, comme Yahya Jammeh en Gambie, d’autres par la rue, comme Blaise Compaoré au Burkina et Omar el-Béchir au Soudan.
Malgré tout, la question du troisième mandat continue d’inquiéter bien des sociétés en Afrique francophone. En Afrique de l’Ouest, si les militaires ont fini par s’imposer au Mali, en Guinée ou encore au Burkina, dans d’autres pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Benin ou encore le Togo, la question du mandat de trop, très souvent synonyme de chaos, taraude l’esprit des citoyens.

S’exprimant lors de la conférence des droits de l’homme de Banjul, l’éminent défenseur des droits de l’homme et avocat sénégalais Ibrahima Kane a mis en garde le Sénégal, le Togo et la Côte d’Ivoire sur les limites de mandat. Le Conseiller principal de programme à Open Society Initiative for Eastern Africa a déclaré que les dirigeants africains engagés dans l’amendement des constitutions pour rester au pouvoir pendant plus de deux mandats sont les agents du conflit et de la crise sur le continent.

Le défenseur des droits humains sénégalais de premier plan a envoyé des mises en garde aux dirigeants de son pays le Sénégal, du Togo et de la Côte d’Ivoire pour qu’ils abandonnent leurs projets de candidatures à un troisième mandat, affirmant que tout effort pour changer les Constitutions est une recette pour le désastre. Le Dr Ibrahim Kane a déclaré que les dirigeants africains engagés dans l’amendement des constitutions pour rester au pouvoir pendant plus de deux mandats sont les agents du conflit et de la crise sur le continent.

Lors de l’évènement en marge de la 73e session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples à Banjul, en Gambie, des militants des droits de l’homme ont mis en garde le Sénégal, le Togo et la Côte d’Ivoire contre leur non-respect des limites de mandat.

Récemment, les trois pays d’Afrique de l’Ouest ont altéré leurs constitutions qui garantissaient la réélection des mandats. Ils ont rejeté un amendement régional au protocole additionnel sur la bonne gouvernance et la démocratie, qui aurait obligé tous les États membres de l’UA à introduire et à respecter des limites de mandats dans leurs constitutions.

« Par exemple, Macky Sall a servi sept ans en tant que président, mais il essaie maintenant de changer la constitution, à condition qu’il la renforce tout en modifiant certaines formulations pour obtenir un troisième mandat. C’est ce qui mène au chaos », a déploré Dr Ibrahima Kane, ajoutant que les conflits, les coups d’État et les guerres sans fin en Afrique suppriment les droits de l’homme et des peuples dans l’intérêt de dirigeants ignorants qui veulent rester au pouvoir au-delà de leurs lois. « Les tensions politiques resteront élevées, la vulnérabilité aux menaces terroristes et les phénomènes de violation des droits resteront fermement ancrés », a ajouté l’avocat.
Cependant, pour surmonter ces menaces à la stabilité et à la bonne gouvernance, qui se produisent principalement dans les pays francophones, le rassemblement a réaffirmé son engagement à élever et à améliorer la vie des Africains en renforçant les droits de l’homme, la bonne gouvernance, la transparence, la responsabilité et la démocratie centrée sur les personnes dans le continent.

Abdoulaye NDAO

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