Histoire

Paris : un tirailleur sénégalais mort en 1944 rétabli dans ses droits, une ministre française désavouée

tirailleur sénégalais
Des tirailleur sénégalais (caricaturiste)

M. D. A figure parmi les tirailleurs sénégalais massacrés au Camp de Thiaroye en 1944. Né en 1913 à Diakhao, il avait servi durant la Seconde guerre mondiale dans le sixième régiment d’artillerie coloniale. Il avait été fait prisonnier avant d’être rapatrié dans son pays. Son état signalétique indique qu’il avait embarqué à Morlaix à bord du navire Circassia le 1er novembre 1944 pour le grand retour au bercail. Erreur ! La bonne date c’est le 4 novembre 1944.

Soixante-dix-sept ans plus tard, en 2021, son fils, M. C. A saisit la ministre française des Armées de l’époque, Florence Parly, pour qu’un correctif soit apporté. Refus de cette dernière. Le fils de l’ancien tirailleur se tourne vers le tribunal administratif de Paris. Sa demande est rejetée en 2023. Refusant de baisser les bras, le plaignant fait appel. Il vient d’obtenir gain de cause.

«La Cour administrative d’appel a infirmé le jugement de première instance, considérant que le refus de modifier un état signalétique entaché d’erreur fait grief et peut être contesté en justice», rapporte Les Échos, qui donne l’information. La juridiction de second degré a annulé la décision de Florence Parly, «estimant que rien dans le code du patrimoine, invoqué par la ministre, n’interdit la correction d’une erreur matérielle dans un tel document», relate Les Échos. Qui souligne que la décision mentionne que «l’état signalétique n’avait pas le statut de trésor national, rendant le refus de modification injustifié».

La Cour administrative d’appel demande au ministre français des Armées en poste actuellement, Sébastien Lecornu, de procéder au correctif souhaité dans un délai de trois mois. «Elle a également condamné l’État français à verser 1500 euros à M. C. A pour couvrir ses frais de justice», complète la même source.

«Cette décision dépasse le cadre administratif. Elle s’inscrit dans une démarche de reconnaissance des contributions et des souffrances des tirailleurs sénégalais dont l’histoire reste marquée par les injustices, notamment les événements de Thiaroye», conclut Les Échos.

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