Mondial 2018 : les belles noires vous emmerdent petits !
Les plaisanteries des hommes cachent souvent des poignards contre la couleur de leur peau, contre les noir(e)s.
Depuis le début de la coupe du monde de football c’est un torrent de posts, de commentaires notamment sur les réseaux sociaux sur les femmes mexicaines qui supportent leur équipe.
Les uns plus désobligeants que les autres. Certains poussant l’indécence jusqu’à comparer des supportrices africaines (noires) aux supportrices de couleur moins noire voire « blanche » en suggérant, voire en disant de manière claire, que les supportrices moins noires sont les plus belles, les plus jolies…
D’autres en exposant une femme avec le maillot de l’équipe nationale du Sénégal en mettant bien en exergue ses fesses.
Ils et elles ne voient pas qu’ils contribuent ainsi à dégrader les noirs, à se dégrader ainsi. Voilà comment aussi nous poussons nos sœurs à profaner leur corps avec des produits cancérigènes.
L’aliénation des descendants des colonisés que nous sommes, de ceux qui préfèrent acheter blanc plutôt que sénégalais, africain, noir, de ceux qui poussent leurs sœurs, femmes et mamans à faire du « xesaal » nous fait croire que « la vérité sonne blanche » pour reprendre une expression de Cheikh Anta Diop. Que la beauté aussi est blanche.
Connaissons-nous l’histoire de la Venus hottentote ? Une africaine devenue « bête de foire eu égard à sa morphologie hors du commun : hypertrophie des hanches et des fesses (stéatopygie), organes génitaux protubérants (macronymphie). Elle est exposée en Angleterre, en Hollande et ensuite en France. Elle devient par la suite objet sexuel (prostitution, soirées privées) ». Nous transformons nos soeurs en Vénus hottentotes.
Cela ne suffit pas de chosifier dans les pubs nos sœurs, il faut aussi les chosifier en grignotant des arachides entre deux passes, deux mi-temps…
Fanon raconte quelque part qu’un jour, marchant, il rencontra un enfant et sa mère. Le fils, voyant Frantz s’écria : « Tiens un nègre ! […] Maman, regarde le nègre, j’ai peur ! ». Fanon de dire à la mère du petit : « Le beau nègre, il t’emmerde, Madame ».
Vous aussi, si nos femmes noires, vos sœurs noires, vous font peur, nos belles femmes noires vous emmerdent.
Par Guy Marius Sagna
PS : La direction de KLINFO rappelle que l’auteur de ce texte n’est pas un journaliste de la rédaction de KLINFOS mais un contributeur dont nous diffusions l’opinion et ce dans une dynamique de libre expression plurielle.