Sortie de Robert Bourgi : Babacar Gaye dément l’avocat français, fixe les condition de Wade et soupçonne un deal entre Macky Sall et Badio Camara
Le Pds n’a pas mis du temps pour déconstruire la sortie de Robert Bourgi disant que les relations entre l’ancien Président Wade et Macky Sall ne sont pas ce que bon nombre de Sénégalais les croient. Aussitôt déclaré, aussitôt démenti. Et la réplique est venu de Babacar Gaye, Porte-parole de Maître de Abdoulaye Wade.
Dans un entretien accordé au journal L’Observateur, Robert Bourgi a fait une révélation que l’on pourrait décrite de taille, s’il n’avait pas été démenti, quelque heure après la publication de l’interview. L’avocat franco-sénégalais a déclaré que l’ancien Président Abdoulaye Wade et son successeur Macky Sall, se sont ressèment parlés. « J’oppose un démenti formel aux déclarations de M. Robert Bourgi selon lesquelles Macky Sall et Me Abdoulaye Wade se sont vus et parlés, il y a quelques temps », a d’emblée écrit Babacar Gaye sur un post-démenti publié sur le réseau social Facebook.
Poursuivant, l’ancien Président du Conseil départemental de Kaffrine note que la position du Président Wade est claire, même si cela ne l’empêche pas de citer les « conditions » qui, peut être, si elles venaient a être remplies pourraient changer la donne. « Aussi longtemps que Macky Sall continuera à fouler aux pieds les valeurs démocratiques que notre vaillant peuple a mis tant de décennies à générer et à consolider, tant qu’il continuera à refuser l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes, s’appuyant chaque fois sur un Ministre de l’Intérieur militant de son parti et fonctionnant sous les pressions du Président, tant qu’il persistera à bâillonner les libertés en refusant systématiquement aux partis d’opposition les réunions, les rassemblements et les marches pacifiques, alors que l’exercice de ces droits est placé sous le régime de la déclaration et non sous celui de l’autorisation préalable, piétinant de ce fait les droits élémentaires de l’homme, les libertés publiques et, lorsque les jeunes, las de ces interdictions abusives interminables décident, malgré tout, de marcher, la police les arrête et, après quelques jours de garde à vue, ils sont déférés au parquet, jugés et condamnés pour marche ou manifestation interdite; tant que Macky Sall continuera à utiliser la justice pour combattre ses adversaires politiques par une pression constante sur les magistrats, il n’y aura pas de contact entre notre Secrétaire Général et M. Macky Sall », assure le responsable du Pds dans le Ndoukouman.
Très en verve et décidé à illustrer ses propos, l’ancien directeur de Cabinet du Président Wade cite « un exemple récent qui a choqué les Sénégalais ». « M. Badio Camara Président de la Cour Suprême devait passer à la retraite et partir, quelques mois avant le jour du scrutin. Macky Sall prorogea indûment son âge de départ à la retraite pour lui permettre de faire deux élections, une législative et une présidentielle », dénonce-t-il.
Ce qui pousse le Porte-parole de Maître de Abdoulaye Wade à croire à l’existence d’un marché entre les deux parties concernées. « On devine aisément les termes du marché à la fois honteux et frustratoire pendant que de brillants et jeunes magistrats, mieux formés et honnêtes, piaffent et attendent d’occuper les postes supérieurs mais Macky n’ayant pas absolument pas confiance en eux les tient à distance », ajoute-t-il.
Avant de terminer pour dire à qui veut l’entendre et de manière on ne peu plus claire qu’ « u total, Me Abdoulaye Wade n’entend pas avoir avec M. Macky Sall aucun contact, direct ou indirect, en dépit de l’activisme débordant des lobbyistes internes comme externes, tant qu’il persistera à demeurer sur la voie de la confiscation du pouvoir ».
Les Échos
