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Partage ressources pétrolière : Bissau exige à Dakar une plus grosse part, les négociations se poursuivent en Guinée

Dispositif offshore_ Pétrole
Dispositif offshore_ Pétrole

Nous écrivions dans ces colonnes, il y a quelques jours, que l’intelligentsia bissau-guinéenne a dénoncé le partage «déséquilibré» des ressources pétrolières entre le Sénégal et la Guinée-Bissau. Et il faut croire que le Président José Mario Vaz, à qui ils avaient adressé un manifeste, a accepté de suivre leur recommandation.

Au rythme où vont les choses, on devra très vite être au cœur d’une autre polémique entre le régime et l’opposition, en ce qui concerne le partage des ressources entre le Sénégal et la Guinée Bissau, comme ce fut le cas pour l’accord de coopération pour l’exploitation du champ gazier offshore de «Grand Tortue-Ahmeyim» (GTA), à cheval sur la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. En effet, la Guinée-Bissau est en pleine négociation avec le Sénégal, dans l’objectif d’obtenir un nouvel accord sur l’exploitation conjointe des ressources pétrolières entre les deux pays. Début août et pendant trois jours, les fonctionnaires bissau-guinéens ont présenté une série de propositions, lors du troisième cycle de négociations à Dakar.

Pour la Guinée Bissau, le partage convenue en 1993 est une erreur historique qui doit être corrigée

Dans une déclaration faite lundi à l’agence de presse Lusa, la plus grande agence de presse lusophone, le chef de la délégation de Bissau, Apolinário De Carvalho, haut responsable du ministère des Affaires étrangères et actuel ambassadeur de Guinée-Bissau à Bruxelles, a déclaré que les négociations de Dakar s’étaient «bien déroulées et que la Guinée-Bissau avait expliqué à la partie sénégalaise cette erreur historique de la division convenue en 1993 et que celle-ci doit être corrigée».

Le Sénégal 85% et la Guinée-Bissau 15% des ressources à exploiter

L’accord de 1993 avait attribué au Sénégal 85% et à la Guinée-Bissau 15% des recettes résultant de l’exploitation éventuelle des hydrocarbures dans la zone commune. Un «déséquilibre» à redresser, pense-t-on de l’autre côté de la frontière. «Nous voulons un nouvel accord qui reflète les intérêts des deux pays. La Guinée-Bissau est aujourd’hui mieux préparée que par le passé pour défendre son point de vue», a-t-il souligné.

Selon les informations, après Dakar, les délégations se réuniront à nouveau les 27, 28 et 29 août prochains, à Bissau, pour achever le projet de nouvel accord de partage des ressources pétrolières, gazières et halieutiques, qui sera signé ultérieurement par les dirigeants des deux pays.

Rappelons que la zone en question couvre environ 25.000 kilomètres carrés de plateau continental et est gérée par une agence de coopération et de gestion basée à Dakar, actuellement dirigée par l’ancien Premier ministre de Guinée-Bissau Artur Silva. Aussi, la zone de développement maritime commune est considérée comme riche en ressources halieutiques, chaque État affectant 50% des exploitations respectives, ainsi que des hydrocarbures (pétrole et gaz), mais en phase de prospection.

Au regard de l’évolution du dossier, le Sénégal aura beaucoup de mal pour sauvegarder les 85% obtenus lors du premier partage. Et une chose est sûre, si Dakar lâche du lest, le régime va encore essuyer les attaques de l’opposition, comme ce fut le cas lors de l’accord signé avec la Mauritanie. À moins de sept mois de la présidentielle, ce serait on ne peut plus risqué.

 

Avec Les Echos

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