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Rapport 2018 de Portland Communications : les dernières élections législatives ont été influencées par Twitter

Twitter Bot Elections influencées
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Selon une étude réalisée par Portland Communications, les bots de Twitter, (des logiciels qui envoient des messages automatisés), ont été actifs dans chacune des 10 élections organisées en Afrique l’année dernière. Parmi cette dizaine de pays du continent listés par le rapport publié le 18 juillet dernier, le Sénégal.

Intitulé «Comment l’Afrique tweete en 2018», il s’agit de la quatrième étude de Portland sur le sujet. Et celle-ci a révélé que les gouvernements africains ne sont pas à l’abri des problèmes mondiaux, tels que les fausses nouvelles, la montée des bots et l’influence extérieure sur les élections.

Et pour cause, les bots de Twitter sont devenus, selon le rapport, actifs dans tous les votes africains depuis 2017. «A travers toutes les élections, les bots servaient principalement à agiter, poussant des récits négatifs sur les problèmes majeurs, les candidats et les anomalies électorales perçues», selon les résultats de l’étude publiée mercredi 18 juillet par l’agence de communication basée à Londres.

Pour le Sénégal, le rapport indique que c’est l’un des rares pays où les élus locaux ont dominé les débats électoraux, soit près de 72% des hommes politiques qui ont twitté les élections. Les journalistes et les organes de presse sont les premiers en termes de nombre d’utilisateurs. Les bots étaient le deuxième plus important, représentant 19% des comptes.
Pour ce qui est de la localisation des tweets influenceurs, le Sénégal vient en première position avec 71,9%, suivie des États-Unis avec 4,5%, la Grande Bretagne suit avec 3,4%, la France avec 2,8%.

Selon le document, un examen qualitatif de la conversation a révélé que les tweets des bots avaient tendance à être accusatoires et agressifs dans le ton et le sentiment. Les bots axés sur des questions telles que le manque de représentation féminine pendant les élections, les questions de citoyenneté et d’identification lors du vote, et les allégations de fraude électorale… ont été les plus fréquents.

Toutefois, notre pays est loin du record continental que détient le Kenya. Dans ce pays d’Afrique de l’Est, la dernière élection présidentielle qui a eu lieu en août 2017 et qui a occasionnée des violences et même l’annulation du scrutin ainsi que le scrutin de remplacement, a été fortement influencée par les bots. En effet, le rapport note que les tweets automatisés (bots) représentaient un quart des voix influentes.

Le Rwanda a eu les plus faibles incidents d’utilisation de bots, avec 4% des «voix influentes» lors des dernières élections. Alors que les autres élections couvertes par l’étude comprennent celles en Angola, en Égypte, en Guinée Equatoriale, au Lesotho, au Libéria, et en Somalie.

Cependant, il faut souligner que l’enquête n’a pas précisé si les bots avaient un effet sur les résultats des élections. Mais, elle indique que les voix influentes ont été déterminées par divers facteurs, y compris le nombre de twittos dans le pays et le niveau d’engagement. «Les politiciens et les partis politiques ne sont pas les principaux moteurs des conversations dans leurs pays, les journalistes locaux et les médias ayant une plus grande influence», selon l’étude de Portland.

C’est quoi un bot ?

Le bot, c’est un robot, un script qui permet d’automatiser des tâches sur Twitter, en choisissant des mots clés, ce qui permet au réseau social d’accomplir tout seul les tâches qui lui sont demandées. Pour faire simple : si on crée un bot pour le mot clé #MackySall, le rebot permet de suivre et de diffuser de manière très large tout tweet portant ce hashtag.

Ainsi donc si un candidat ou un parti se dote d’un ou de plusieurs bots, il a la possibilité de partager d’une manière plus rapide des messages et donc influencer les électeurs connectés sur le réseau social. Au Sénégal, on compte 8.701.175 internautes pour une pénétration de 58% par rapport à une population de 15.256.346 selon les dernières projections de l’Ansd.

Portland est un cabinet de conseil en communication entièrement intégré, auquel font confiance certaines des organisations les plus en vue, des gouvernements et des particuliers dans le monde. Fondé en 2001 par Tim Allan, Portland occupait initialement un petit local à Londres avec quatre bureaux. Aujourd’hui, le cabinet de conseil en communication compte plus de 200 employés avec des bureaux internationaux à Washington DC, à New York, à Doha, à Nairobi et à Singapour, ainsi qu’à Londres.

Avec Les Échos

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