Allez-vous briguer un 3e mandat à la mairie de Koungheul : lisez la réponse aux allures d’avertissements de Mayacine Camara
Dans cette deuxième partie de l’interview qu’il a accordée à nos confrères de Les Échos, Mayacine Camara aborde le volet politique. Maire de Koungheul, il revient sur sa conception de la gestion d’une mairie, les problèmes que cause la Senelec aux populations de l’intérieur et la réélection de son candidat, Macky Sall.
Les Echos : Vous avez fait deux mandats à la tête de la mairie de Koungheul. Allez-vous briguer un troisième mandat ?
C’est une question très sensible. A la veille élections, l’enjeu c’est d’élire un maire qui puisse au moins accompagner Koungheul. Que je sois là, qu’un autre soit là, ce n’est pas le plus important. L’autre chose, c’est que c’est très dommage, mais la mairie n’est pas une instance pour faire de la politique politicienne ou la politique de parti.
C’est une instance locale qui appartient aux Koungheulois, qui soutiennent évidemment des partis politiques, moi par exemple, je soutiens le président de la République, je travaille pour lui, mais ce n’est pas pour autant que je me définisse comme étant un maire politicien. Donc pour Koungheul, ce qui va m’intéresser, c’est la personne qui doit être là.
Ma première bataille en 2019 sera d’écarter les adeptes de la politique politicienne. Et je vous l’assure, ceux qui se réclament de cette frange me verront sur leur chemin. Est-ce que je vais briguer un troisième mandat, ce n’est pas important. Le jour où on y arrivera, les Koungheulois vont en décider. Toutefois, je précise que je sois maire ou pas, tout ce que je peux faire pour cette localité, je vais continuer à le faire. Donc ma seule bataille, c’est contre ces vautours politiques et s’il faut se battre tout seul, je le ferai.
Il y a quelques jours (l’entretien a été réalisé le 17 août, ndlr) la population était dans la rue pour dénoncer des manquements au niveau de la ville, tels que la réfection du stade municipal qui s’éternise depuis presque 5 ans. Aujourd’hui, est-ce que vous pouvez donner des gages sur ces questions ?
Je fais partie de la population de Koungheul et je fais partie intégrante de la marche que je soutiens. Parce que je suis de Koungheul et tout ce que la population réclame, je le réclame. Sur le problème de l’électricité, aujourd’hui, nous constatons que les coupures intempestives n’existent plus à Dakar. Mais, pendant ce temps, à Koungheul et dans l’intérieur du pays, nous avons multiplié les coupures par 100 voire par 200.
Et c’est comme si on avait déplacé les coupures à Koungheul et dans nos localités tout simplement, parce que nous nous ne brûlons pas des pneus, nous ne faisons pas de grève, nous ne faisons pas de marche. Je pense que les autorités de la Senelec doivent veiller sur l’étendue du territoire et de manière équitable. Je ne dis pas que les coupures doivent disparaître parce que ce n’est pas aussi simple.
Pour le Stade, c’est un marché qui a été attribué à une première entreprise qui a échoué. On n’était pas à la sélection et on n’a rien influencé. Une deuxième entreprise a été choisie. Celle-ci a commencé, mais ça continue à prendre beaucoup de temps.
Mais il faut préciser que ce ne sont pas les ressources de la mairie qui financent la réfection du stade, c’est plutôt les ressources du Precol au niveau de l’Aide et ces ressources ont été coupées. C’est aussi ça la vérité. Toutefois, on n’est pas resté les bras croisés. Nous sommes en train de faire ce qu’il faut pour que la réfection du stade puisse finir. C’est dire donc qu’il n’y a aucune marche qui peut être contre nous. Maintenant certains peuvent faire des confusions.
La présidentielle, c’est dans 7 mois. Votre leader le Président Macky Sall a fait part de sa volonté d’être réélu dès le premier tour. Pensez-vous que c’est faisable ?
Mayacine Camara : Oui c’est possible de passer au premier tour. Mais il faut qu’on travaille et il ne faut surtout pas qu’on dorme sur nos lauriers. Le Sénégal est composé d’électeurs, pas de militants. Nous autres les militants, nous ne faisons même pas deux millions, tout le reste, c’est des électeurs. Au moment où l’on parle, la moitié des électeurs ne sait pas pour qui ils vont voter. Et notre mission doit être de travailler à convaincre ces indécis à rejoindre le camp du Président Macky Sall. Pour ce qui est du bilan, il est plus que positif et cela, des programmes comme le Pudc, les bourses familiales… sont là pour en convaincre. Et si, naturellement, il y a des choses à corriger, il va sans dire que le bilan du Président Macky Sall plaide en sa faveur.
Entretien réalisé par Sidy Djimby NDAO
& Cheikh Tidiane NDIAYE
Pour Les Échos