Politique

Révocation de Khalifa Sall : l’opposition dénonce une décision illégale de Macky Sall et appelle à un sit-in devant le ministère de l’Intérieur 

Manifestation au Sénégal
Manifestation au Sénégal

©Klinfos.com-Samedi 1er Septembre 2018 – Au lendemain de sa condamnation en appel à cinq ans de prison ferme, Khalifa Sall a été révoqué de son mandat de maire de Dakar par le Président Macky Sall, par un décret présidentiel. Aussitôt tombée, la nouvelle a suscité l’indignation au plus haut niveau de notre organisation sociale, comme constaté par KLINFOS.COM.

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe. L’annonce de la révocation du maire Khalifa Sall tombée quelques heures seulement après le départ  du président Macky Sall pour la Chine, où il doit assister les 3 et 4 septembre au Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), n’a laissé personne indiffèrent.

Et même si le décret de révocation s’appuie sur une disposition du code général des collectivités territoriales, qui prévoit une telle mesure, notamment, en cas de condamnation pour « faux en écritures publiques » et « utilisation des deniers publics de la commune à des fins personnelles ou privées », les Sénégalais ont tout de même marqué leur indignation face à la brutalité avec laquelle les choses se sont enchainées.

Une brutalité de l’acte qui, pourtant n’a pas eu le pouvoir d’assommer les Sénégalais de tout bord qui ont réagi à ce qu’ils qualifient d’«injustice ».  Hommes et femmes politiques, défenseurs des droits de l’homme, activiste et même simple citoyen, les Sénégalais ont presque parlé d’une même voix. Et comme s’ils s’étaient passés le mots, ils farouchement ont condamné la révocation « illégale » du maire de Dakar Khalifa Sall.

C’est la cas du Front démocratique et social de résistance nationale. À travers un communiqué publié dans la soirée d’hier, le front politique regroupant l’essentiel des partis de l’opposition sénégalais décrit une décision prise en « toute illégalité » par le président Macky Sall.

« Il s’oppose ainsi à la volonté librement exprimée par les population aux dernières élections locales. Ceci exprime la panique qui l’habite devant la perspective de sa défaite inéluctable dans la capitale en 2019 », déplore-t-il, rappelant que l’article 36 de la loi organique de 2017 sur la Cour d’appel dispose que « le délai de pourvoi, tout comme le pourvoi, sont suspensifs en matière pénale ». Ainsi, le front déplore que « Macky Sall est passé outre pour signer son décret illégal ».

Poursuivant, le document produit par la rencontre des leaders du front indique que cette décision de Macky Sall s’ajoute « aux immixtions flagrantes ayant abouti, le 30 août dernier, aux forfaitures concernant les affaires Karim Wade et Khalifa Sall ».

Devant cette situation, le FRN appelle chaque Sénégalais, chaque sénégalaise, à prendre clairement conscience de la gravité de l’heure. « C’est l’avenir de la démocratie sénégalaise qui est en jeu », note-t-il.

« C’est le droit des citoyens à choisir librement le prochain président de la République que Macky Sall compte fouler au pied pour s’« auto-élire » au premier tour. Tout le monde est concerné. Tout le monde doit se mobiliser pour imposer les conditions minimales d’une élection transparente (accès au fichier, autorité indépendante pour organiser les élections, abandon du parrainage) », invite le front qui appelle « tous les citoyennes et citoyens à participer au  sit-in de protestation du mardi 4 septembre 2018 à 16 heures devant le ministère de l’Intérieur ».

Pour le militant des droits de l’homme Alioune Tine , il s’agit d’une régression démocratique d’un pays dont la tradition démocratique était jadis chantée jusqu’à l’autre bout du monde.

« Le Sénégal traverse probablement un des moments les plus sombres de son histoire politique avec des évènements qui ressemblent à une brutale sortie de la démocratie avec une justice et un Parlement assujettis et un Président que plus rien ne peut arrêter, », a-t-il tweeté sous le hashtag #DémocratieEnDanger.

Selon les informations parvenues à KLINFOS,  Grand-Yoff, fief du désormais ex maire de la capitale sénégalaise est actuellement sous haute surveillance des forces de l’ordre qui veillent au grain.

Vendredi soir, suite à la décision du chef de l’État, des heurts ont opposé les « Khaifistes » aux forces de l’ordre, hier soir. Ces dernières, depuis ce matin, restent en alerte et se préparent à toute éventualité après la vive réaction promise par les souteneurs et défenseurs du maire de Dakar, candidat déclaré à la présidentielle de février 2019.

 

 

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