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Menace de servir contre les dérives sur Internet : les réseaux sociaux souhaitent la bienvenue au Dg de la Police à leur manière

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Oumane Sy, DGPN

Le nouveau patron de la Police sénégalaise a promis, lors de son installation, de sévir contre ce qu’il appelle les dérives sur les réseaux sociaux. En attendant qu’il décide de commencer sa chasse, les internautes ont souligné les limites de la volonté manifestée par Ousmane Sy.

La guerre que le nouveau Directeur général de la Police nationale (Dgpn) sénégalaise, l’inspecteur général Ousmane Sy, a déclarée, vendredi, «aux dérives sur les réseaux sociaux», est loin d’être gagnée. Et le chef des limiers peut se le dire bien : la tache ne sera pas du tout facile. A peine sa volonté manifestée, les internautes et autres utilisateurs des réseaux sociaux ont enchainé les critiques à l’endroit de Ousmane Sy. Et comme s’ils s’étaient passé le mot, twittos et Facebookeurs ont considéré la volonté du chef des policiers comme du zèle.

Et qui d’autre que le très engagé militant des droits l’homme, Seydi Gassama, pour donner le ton. Dans un tweet posté dans l’après-midi du samedi, le Directeur exécutif d’Amnesty international Sénégal répond au Directeur général de la police. «Critiquer les élus et les autorités étatiques par le verbe, l’écrit ou la satire, les caricaturer, alerter sur les atteintes aux droits et la corruption, sur les réseaux sociaux, ne peuvent constituer des dérives dans un Etat démocratique», lui oppose-t-il, prenant le soin d’identifier sur son post le Président Macky Sall et son ministre de l’intérieur Aly Ngouille Ndiaye, tous deux très actifs sur le réseau social fondé en 2006 par l’Américain Jack Patrick Dorsey.

«C’est cyber utopique de vouloir bâillonner les réseaux sociaux. Les cyber patrouilleurs n’ont jamais empêché une cyber citoyenneté»

Ce dernier tweet du droit de l’hommiste s’est d’ailleurs transformé en un mur des lamentations où plus d’une centaine de Sénégalais de la toile ont exprimé leur désaccord avec le nouveau boss de la Police sénégalaise.  C’est le cas de Lamine Ndaw, un Français originaire du Sénégal. L’ex-élu à la mairie de Paris note à l’endroit du Directeur général de la police que  «c’est cyber utopique de vouloir bâillonner les réseaux sociaux». Il ajoute : «les cyber patrouilleurs n’ont jamais empêché une cyber citoyenneté».

Pour le nommé Abou Hamady Sy, il s’agit surtout de revendiquer le droit à la liberté d’expression et le rôle d’alerteur qui doit être celui de tout citoyen responsable. «En tant que citoyen, notre rôle est d’alerter, critiquer, observer, mais également apprécier et féliciter quand il le faut. La liberté de conscience ne saurait être un délit, encore moins un crime dans un Etat de droit».

Pour d’autres, il s’agit de rappeler au chef de la Police que les luttes qui l’attendent sont plus importantes que d’essayer de museler la liberté des Sénégalais du web. «Le nouveau Dg de la police doit s’occuper d’abord de la corruption dans la circulation, des délinquants financiers qui sont au cœur du pouvoir…et de créer un compte twitter pour la police», poste le nommé Hady Ba.

Sur Facebook, Alboury Seck s’est même permis de rappeler le rôle de la police. Et pour lui, «c’est de protéger la population et de les mettre en sécurité, mais pas de leur faire peur. Il faut mettre en sécurité la population avec une police de qualité et la discipline. Et surtout nettoyer la corruption dans la police», poste-t-il. Hélène Dalla Chaupin pour sa part se demande s’il ne vaut pas mieux s’occuper des agresseurs et du banditisme d’Etat.

Avec Les Échos 

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