Présidentielle 2019 : Thierno Bocoum offre un Pact et promet de balayer les vieux pour l’arrivée des jeunes au pouvoir
Présentant, samedi, son programme en vue de la prochaine élection présidentielle, Thierno Bocoum a livré un diagnostic de la situation du Sénégal, ne laissant en rade aucun secteur d’activité. Intitulé Pact (Plan alternative pour un changement transformationnel), le programme du mouvement Agir est axé sur sept thèmes articulés sur vingt engagements.
À moins de six du premier tour de la prochaine élection présidentielle, prévue en février prochain, la liste des candidatures sérieuses prend forme, avec la publication des programmes. Samedi c’était au tour de l’Alliance générationnelle pour les intérêts de la République (Agir) de dire comment elle compte gouverner si toutefois son candidat Thierno Bocoum venait à être porté à la tête du Sénégal.
Dans un accoutrement relaxe avec un petit boubou traditionnel bleu assorti d’une paire de mocassins noirs, Thierno Bocoum s’est mis dans la peau d’un jeune modeste mais très ambitieux pour vendre son programme politique aux Sénégalais. « Je voudrais dire que nous sommes prêts, je voudrais dire que nous avons le courage, je voudrais dire que nous avons les capacités pour gérer ce pays. Je voudrais dire et que tout le monde le comprenne que nous assez patriote pour ne jamais vendre ce pays », a déclaré l’ancien député à l’Assemblée nationale, comme pour mettre en garde ceux qui doute encore du sérieux de sa candidature.
Galvanisé par un public acquis à sa cause, celui se défini comme le candidat de la jeunesse sénégalaise hausse le ton et assure que sa candidature n’a pas d’autre objectif si ce n’est arrivé le palais de la République.
« Cette marche n’est pas une marche vers un ministère. Ce n’est pas une marche vers une direction, ce n’est pas une marche vers un service. C’est une marche vers le palais de la République. Et c’est une marche que nous assumons », clame-t-il, précisant qu’il compte mené sa marche avec la population sénégalaise dans sa diversité.
Très en verve lors de son monologue déclamé devant ses collaborateurs et militants, l’ancien patron des jeunesses de Rewmi s’est même permis une scène lors de laquelle il a brandi un balai promettant de balayer tout ce qui empêche l’arrivée de la jeunesse au pouvoir. Mais malgré cette engagement, Thierno Bocoum assure qu’il ne s’agit pas de faire table rase des plus vieux. Mais dit-il, il est temps que la jeunesse du pays prenne ces responsabilités.
« Nous avons parler d’alternance générationnelle, beaucoup ne nous ont pas compris. Certains ont pensé que c’était une manière de faire table rase, de dire que tous les autres doivent dégager et laisser la jeunesse s’installer. Ce n’est pas cela notre alternance générationnelle », assure-t-il.
Ainsi, demandant à ses inconditionnels si le Sénégal qui compte « une population de plus de 70% de jeunes de moins de 35 ans » devrait hésiter à mettre un jeune à la tête du pays. Sans hésité, ils ont répondu par la négative.
Évoquant la critique qui leur est opposée en tant que jeune, à savoir leur manque d’expérience, Thierno Bocoum en a profité pour ouvrir le feu sur le Président Macky Sall, demandant qu’est ce que l’expérience, le vécu et la trajectoire de celui-ci ont apporté au Sénégal.
« On nous oppose souvent l’expérience. Quelle expérience ? Qu’est ce que l’expérience du Président Macky Sall a permis pour un bon qualitative dans notre pays. Il a été Premier ministre, il a été ministre, il a été Président de l’Assemblée nationale… Aujourd’hui toute sa politique c’est d’enfermer ses adversaires politiques. Toute sa politique c’est de faire en sorte de ne pas avoir de candidat de taille en face de lui », peste-t-il.
À propos du Plan alternative pour un changement transformationnel, Thierno Bocoum a évoqué quelque points phares de programme long de 50 pages. Parmi ces points : la bonne gouvernance, l’éducation mais aussi et surtout la justice. Sur la justice, il dénonce une complicité entre les acteurs de l’exécutifs et ceux du judiciaire. Ce qu’il promet de changer.
« La loi est très claire. Le président de la République n’a normalement pas le pouvoir de jouer sur un procès. C’est pourquoi nous pensons qu’il faut aller vers les assises de la justice en essayant de régler deux choses : le problème de l’indépendance de la justice mais également le problème de la bonne administration de la justice », dit-il, assurant qu’une fois Président il transmettra tous les rapports des corps de contrôles au Parquet.
Sur les autres mesures préconisées par le Pact : l’obligation de déclaration de patrimoine pour tous les gestionnaires de derniers publics ; la suppression de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), l’instauration d’un gouvernement de 20 ministres, le patriotisme économique ou encore l’introduction des langues locales et de l’information dès classes préparatoires.