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La paix des braves au Pds : aprés avoir traité Madické Niang de tous les noms, Wade vire à 180° et mouille ses sources

Abdoulaye Wade et Madické Niang
Abdoulaye Wade et Madické Niang

Wade reconnaît s’être gouré en s’en prenant avec une violence verbale inouïe à Me Madické Niang. Une attitude qu’il met sur le compte d’une réaction spontanée, suite à des informations concordantes, lui venant de plusieurs sources. Dans une note adressée à son compagnon de longue date, le patron du Pds l’invite à enterrer l’incident qui n’aurait jamais dû avoir lieu entre eux, vu tout ce qui les lie.

S’il est vrai que savoir reconnaître ses torts et ses erreurs est un signe de grandeur, Me Abdoulaye Wade est un grand homme. 48h après avoir accusé Me Madické Niang d’être derrière le rédacteur et les signataires de la lettre lui demandant de trouver une candidature alternative à celle de Karim Wade et après avoir traité son ami et collaborateur de longue date, de tous les noms d’oiseaux, le secrétaire général national du Pds a fait machine arrière, reconsidérant totalement sa position.

Mieux, Me Wade qui s’amende reconnaît à la limite qu’il a réagi de manière épidermique, sur la base de fausses informations. Et la rudesse de ses propos n’a été qu’à la hauteur de sa déception devant une «trahison» d’un de ses plus fidèles compagnons.

«Enterrons ce qui ne doit plus être dans nos relations qu’un regrettable incident qui se situe maintenant derrière nous»

«J’ai pris connaissance de votre réaction à ma déclaration.  Vous me connaissez pour ne pas savoir que je réagis spontanément sans détours. Je l’ai fait au stade de mes informations provenant de plusieurs sources. La vigueur de ma réaction n’a eu d’égale que la profondeur de ma déception tant les liens qui nous unissaient étaient forts», a soutenu le pape du Sopi.  Qui se dit convaincu par la sincérité de la tonalité et des mots contenus dans la réponse que son ancien ministre de la Justice et des Affaires étrangères lui a servie.

Réponse dans laquelle Me Niang n’a pas hésité à jurer sur le Coran pour démontrer sa bonne foi. «Devant l’accent de sincérité de votre déclaration, votre évocation du Saint-Coran et de notre Guide à tous les deux, le Vénéré Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul, je vous donne acte de votre déclaration qui me rassure», affirme-t-il.

Suffisant pour qu’il invite le patron du groupe parlementaire Liberté et Démocratie à fumer le calumet de la paix avec lui. «Enterrons ce qui ne doit plus être dans nos relations qu’un regrettable incident qui se situe maintenant derrière nous», demande-t-il.  Mais le mal n’est-il pas déjà fait ? Heureusement que Me Madické Niang avait déclaré lui avoir pardonné, avant même ce mea culpa.

Il y a quelques jours, une lettre écrite par Thierno Birahim Thiobane, responsable libéral à Kaolack, et signée par plusieurs responsables du Pds dont les trois députés de Touba, avait été envoyée à Wade. Une lettre lui suggérant de trouver une candidature de recours, du moment que celle de Karim Wade était compromise, suite au rejet de son inscription et à la décision de la Cour suprême qui s’est déclarée incompétente. Mais la lettre a mis le leader libéral dans tous ses états.

Dans une lettre au vitriol, il a accusé Me Madické Niang d’avoir tout manigancé, de l’avoir poignardé dans le dos et de l’avoir trahi. Des mots durs qui ont surpris le patron des députés libéraux qui, par un communiqué-réponse à Wade, a rejeté ses accusations, tout en jurant sur le Saint Coran et devant leur guide religieux commun, Cheikh Ahmadou Bamba, qu’il ne l’avait jamais trahi. Une réaction qui a fait mouche, puisque Wade s’est amendé 48h après.

 

 

Mbaye THIANDOUM-Les Échos

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