Meurtre mystérieuse de la militante du Pastef : Vol raté, crime passionnel ou assassinat politique ?
Vouloir être le locataire du Palais de la République n’est pas si loin d’un chemin de croix. Qui s’y frotte s’y pique! Des concerts de casseroles de gauche à droite et une pluie de stratagèmes marquent les esprits à l’approche des grands rendez-vous électoraux.
Malheureusement, ces événements aboutissent à de tristes conséquences et le meurtre de la militante du Pastef en est une selon certains militants de son parti. Ce meurtre a heurté les consciences les plus humaines de notre société, un acte « inhumain » qui pousse à réfléchir sur son mobile.
Des questions et des équations
Le fait est, pour le moins, troublant à de multiples égards. D’abord, de tels crimes ne se présentent pas fréquemment dans le quotidien des Sénégalais. Puis, la configuration sociologique de notre Nation ne laisse pas présager pareil acte odieux et finalement, la victime est une jeune femme d’une innocence reconnue par ses pairs et les gens de son milieu ainsi que de sa famille.
Mais quel être insensible a pu ôter la vie à cette mère de famille? A supposer qu’il soit un humain, quelles seraient ses motivations? Est-ce alors un crime assis sur la passion, un vol raté ou est-ce un règlement de comptes politique? Toute une avalanche de questions qui se bousculent dans la tête de nombreux sénégalais sans aboutissement à une réponse. Nos postulats suivants se proposent comme des pistes de réflexion à propos de ce meurtre digne d’un polar.
Postulat 1: Le meurtre de Mariama résulte d’un vol raté
De nos postulats établis, celui-ci est sans doute le plus probable. Suivant ce postulat, la militante du Pastef se serait retrouvée au bon endroit (chez elle) mais au mauvais moment. Elle serait, de fait, victime d’un vol qui aurait mal tourné ou d’un voleur fou qui a voulu allier vol et viol ce couple si tristement célèbre.
Les échos que nous avons reçus sur la disposition des éléments au niveau de la scène de crime donnent raison à cette probabilité. Sans adopter hâtivement ce premier postulat, essayons de trouver ailleurs une autre « bonne raison » à ce crime.
Postulat 2: Mariama Sagna victime d’un crime passionnel
Le genre de la victime (femme) peut laisser croire à un crime passionnel. En fait, ce type de crime est, pour la plupart, commis à l’endroit des femmes. La défunte serait alors victime de la haine rouge ou de la jalousie d’un(e) ami(e) ou d’un membre de son cercle de connaissance.
Pour de nombreux criminologues, une mort par strangulation traduit un lien entre la victime et son meurtrier. Ce dernier ne veut pas d’une longue souffrance de la victime à travers une mort lente et douloureuse. Il préfère donc, dans ce cas, étrangler sa victime ou l’étouffer à l’aide d’un coussin.
Pour le cas de Mariama Sagna, il parait que la thèse du crime passionnel n’est pas la bienvenue chez la famille de la défunte. Celle-ci rejette sans hésitation cette thèse en arguant que le meurtrier est un inconnu et que le mobile du crime est le vol. A y voir de près, la famille semble avoir raison. Mais quid de la thèse de l’assassinat politique?
Postulat 3: Mariama Sagna victime d’un assassinat politique
Aux premières heures du crime, les partisans du Pastef et leur président Ousmane Sonko ont parlé, de façon détournée, de règlement de comptes mais sans vraiment indexer la provenance de cette supposée combine politique. Il faut, tout de même le reconnaître, le candidat Sonko est victime d’un acharnement sans précédent au sein du landerneau politique peut être à cause de sa candidature sérieuse.
Toutefois, parler d’assassinat politique pour le meurtre d’une « simple » responsable locale du Pastef est une hypothèse bien triste qui n’honore nullement notre pays. La moralisation de la vie politique en prend un coup sérieux avec ce postulat de l’assassinat politique.
A la lumière des faits actuels, le postulat d’un vol qui a mal tourné et probablement accompagné de viol nous parait plus plausible dans le cas d’espèce. En attendant la lumière de la lanterne judiciaire, espérons ne plus revoir ce genre de crime haïssable à la Une de nos quotidiens.