« Point mensuel de conjoncture » : un net ralentissement de l’activité économique enregistré au mois d’aout selon la Dpee
C’est le dernier rapport de la Direction de la prévision et des études économiques qui le dit : « Au Sénégal, l’activité économique hors agriculture et sylviculture a enregistré une baisse de 5,2% au mois d’août 2018 par rapport au mois précédent ». Le document publié pendant le week-end rapporte également que tous les secteurs sont pratiquement concernés par les effets de rémission.
Comme pour donner raison à l’adage wolof qui veut que le mois d’aout soit le plus difficile de l’année, l’économie sénégalaise a attendu ce mois pour marquer le pas. En effet, en l’espace d’un mois, l’activité économique au Sénégal a pâti d’une légère rémission. Selon la note de conjoncture rendue publique ce 6 octobre par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), l’ensemble des activités économiques, hors agriculture et sylviculture mesurée par l’indice général d’activité, montre une contraction de 5,2% au mois d’août 2018 par rapport au mois de juillet 2018.
La Dpee explique ce recul de l’activité économique par une contreperformance réalisée dans pratiquement les trois secteurs. Ainsi, indiquant que l’évolution de l’activité économique interne (hors agriculture et sylviculture), mesurée par celle de l’indice général d’activité (Iga), fait ressortir une contraction de 5,2%, entre juillet et août 2018, le document détaille : « cette contreperformance est imputable aux
secteurs secondaire (-17,3%), primaire (-18,4%) et tertiaire (-1,7%). Par contre, l’administration publique s’est légèrement consolidée (+0,3%) sur la période. En glissement annuel, une croissance de 1,0% de l’activité économique hors agriculture et sylviculture est notée en août 2018, portée par le tertiaire (+6,1%) et l’administration publique (+7,7%) ».
Aussi, cette régression de l’activité économique au mois d’août contraste avec les performances réalisées en glissement annuel. Toutefois, par rapport au mois d’août 2017, la Dpee indique que l’activité économique hors agriculture et sylviculture a connu une croissance de 1,0%, portée par le tertiaire (+ 6,1%) et l’administration publique (+ 7,7%). Cependant contrairement à l’activité économique, l’activité de l’administration publique s’est légèrement consolidée de 0,3% sur la même période d’août 2018 par rapport au mois précédent.
Comme explication de cette régression, la Direction de la prévision et des études économiques indique la situation actuelle de la croissance économique mondiale avec des perspectives moins optimistes.
« Après les solides résultats des économies émergentes enregistrés durant ces dernières années, les perspectives semblent moins optimistes en liaison avec l’existence de risques pouvant entraîner une nouvelle révision à la baisse des prévisions de croissance. En effet, la conjoncture actuelle, marquée par la guerre commerciale lancée par les Etats – Unis, pourrait
entraver l’évolution d’ensemble de l’activité dans certains de ces pays. En plus, le resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale a favorisé la montée du dollar vis-à-vis des monnaies des pays émergents, entrainant une augmentation du service de la dette et des sorties de capitaux pour des placements refuges », illustre le document, qui ajoute qu’à court terme, les indicateurs économiques annoncent une baisse de l’activité pour beaucoup de grands pays émergents.
Dans cette veine, la Dpee note que la Turquie, le Brésil et l’Inde ont enregistré des reculs respectifs de 0,7%, 2,6% et 0,6% de leurs productions industrielles entre le premier et le deuxième trimestre de 2018. Et qu’en zone euro, l’économie, orientée vers l’export, montre des signes de ralentissement du fait des tensions commerciales. « Aux premier et deuxième trimestres 2018, la production industrielle de la zone s’est respectivement repliée de 0,7% et 0,2%, en rythme trimestrielle », illustre-t-il.
Avant de terminer par l’économie américaine qui, selon le document, ne montre aucun signe d’affaiblissement malgré l’escalade du différend commercial sino-américain. «Elle est, notamment, soutenue par l’impact des mesures de relance budgétaire. Au deuxième trimestre 2018, la production industrielle américaine a crû de 1,3% en variation trimestrielle, après 0,6% un trimestre plus tôt».