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Pédopornographique : le Français Régis P. collectionnait des photos dénudées d’adolescents qu’il parrainait au Sénégal

Pédopornographique : le Français Régis P. collectionnait des photos dénudées d'adolescents qu'il parrainait au Sénégal
Tribunal de Nice

Un quinquagénaire français a été condamné, hier, à deux ans de prison pour corruption de mineurs. L’homme réclamait des photos dénudées à de jeunes Sénégalais, en échange de son parrainage financier. Il a été jugé et condamnée à deux ans de prison par un tribunal de Nice en France, selon plusieurs média locaux.

Il se faisait appeler « papa » et se présente dans le box des prévenus comme le « parrain » de plusieurs adolescents africains. De jeunes Sénégalais d’une douzaine d’années auxquels Régis P. apportait un soutien matériel réel, malgré les maigres ressources que lui procurait son emploi de cuisinier dans un restaurant du centre de Nice.

Selon le journal « Nice-Matin », cet homme de 58 ans qui en paraît dix de plus, célibataire sans enfants, à qui l’on ne connaît aucune relation sentimentale ni même amicale, s’est fait cueillir le 26 décembre 2017, à 9h15, dans la chambre qu’il sous-louait à une famille sans histoires. Dans ses draps: deux photos d’Ababacar, l’un de ses « filleuls », montrant le garçon dans des positions jugées suffisamment équivoques pour que les policiers soient incités à consulter le contenu du smartphone.

Là, 7.885 photos et 85 vidéos. Des enfants africains sur la plupart des fichiers, photographiés le plus souvent dans des scènes de la vie quotidienne, mais parfois dénudés, voire dans des attitudes explicitement sexuelles. Clichés pédopornographiques assortis d’innombrables SMS et messages sur WhatsApp. « Je t’aime. Je t’aime tellement, j’ai un amour fou pour toi. » Ou: « J’aimerais dormir avec toi, te serrer tout contre moi. » Et encore: « Bisous partout, partout, partout, partout. ».

Toujours selon la même source, la lecture des clichés et des messages par la présidente du tribunal a quelque chose de glaçant. D’autant que, rapporte le confrère, Régis, qui se faisait aussi appeler Abdourahman, fait mine de ne pas comprendre la gravité de la situation. « On ne peut pas rester insensible », bredouille-t-il en essayant de faire glisser le débat sur la misère supposée de ceux qu’il prétendait protéger.

L’inventaire des images récupérées dans un disque dur ou une clé USB peut donner la nausée. 24.990 photos dans un cas, 15.000 dans l’autre. Parfois, mais là encore pas toujours, de nature pédopornographique. Mais lui, assure n’y voir aucune connotation sexuelle. « En mon for intérieur, je ne l’ai jamais perçu ainsi », s’efforce-t-il d’expliquer. « Il réclamait pourtant avec la plus grande insistance des clichés, reprochant aux adolescents de tarder. Ce qui lui a valu sa mise en examen pour corruption de mineurs de 15 ans », contredisent les preuves brandies par les enquêteurs.

Selon les informations, l’homme en question s’est rendu à de nombreuses reprises, entre 2007 et 2013, au Sénégal, pour des séjours qui pouvaient durer jusqu’à trois mois. « Le mieux, c’est d’arrêter. Maintenant j’ai compris », se borne à conclure à la barre du tribunal le prévenu, déjà condamné à Toulon en 1993, pour des agressions sexuelles. « Un non-dit terrible », déplore la représentante du parquet, Brigitte Funel, en s’inquiétant de l’absence totale d’autocritique. C’est ce qu’a souligné un expert psychiatre qui pointait une « immaturité » teintée de « défenses obsessionnelles » et d’une « carence affective ».

L’accusé, dont la mère se prostituait selon le journal « Nice-Matin », n’aurait, pour sa part, jamais eu la moindre relation sexuelle… « Votre comportement, Monsieur, est déviant, martèle la procureure. Sous couvert de vouloir faire du bien, vous avez fait beaucoup de mal. »

« Pas de famille, pas d’amis, pas d’enfant », insiste l’avocat du prévenu en rappelant que son client a consenti certains sacrifices et qu’il n’a jamais participé à la diffusion d’images, contrairement à ce qu’il lui avait été initialement reproché.

Au terme de l’audience, le quinquagénaire est finalement condamné à deux années d’emprisonnement alors que quatre ans avaient été requis. Il est maintenu en détention et devra se soumettre à un suivi rigoureux, avec injonction de soins. Il lui est par ailleurs interdit d’exercer toute activité en contact avec des mineurs et son nom sera inscrit au sur le fichier français des auteurs d’infractions sexuelles.

 

Avec « Nice Matin »

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