Contribution

Eau, téléphonie, distribution… : Macky l’homme de l’impérialisme français

Macky Sall
Macky Sall

Communiqué : Non à la marchandisation de l’eau au Sénégal et à Suez ‘’Franck Timis’’ de l’eau

Suez est l’attributaire provisoire du marché de la production et de la distribution d’eau au Sénégal avec 298,5 F CFA hors TVA le mètre cube contre 277 francs Cfa le mètre cube proposés par la Sde. Comment ne pas se souvenir, sans tirer de conclusion hâtive, des propos de l’ancien ministre Thierno Alassane Sall dans le domaine du pétrole : « Total a été classée 5ème par rapport à BP, Kosmos et d’autres qui étaient là. » ?

Le FRAPP France DEGAGE exige du gouvernement la publication de tous les éléments permettant au peuple sénégalais d’être édifié sur les offres faites par Eranov, Veolia et Suez. Le FRAPP considère comme scandaleux l’opacité qui entoure cette question stratégique et vitale qu’est celle de l’eau. Ce manque de transparence rappelle celle de la gestion de l’APE, de la ZLEC, du franc CFA…

Le FRAPP demande une évaluation populaire des 22 ans de privatisation de la gestion de l’eau imposés par la Banque mondiale. Que les populations déterminent elle-même les perspectives. Le débat est plus profond que de savoir à laquelle des trois sociétés l’eau du Sénégal doit être confiée. La première question est de savoir si la concession partielle ou privatisation douce de ce secteur ou la Sones a été charcutée en trois parties est conforme aux intérêts du Sénégal ? Pourquoi le Sénégal s’est-t-il retrouvé dans une situation où il y a eu en 2018 un déficit de 54.000 m3 d’eau par jour ? Pourquoi l’hydraulique rurale a été séparée de l’hydraulique urbaine ? Quelles mesures pour assurer la souveraineté du peuple sénégalais sur l’eau ? Au moment où l’on parle de partenariat public-public, de municipalisation de l’eau, où la ville de Paris a retiré la gestion de l’eau à Suez et Veolia, le gouvernement du Sénégal ne peut pas poursuivre dans la voie de la privatisation de l’eau encore moins permettre à des entreprises déclarées non grata à Paris d’avoir pour ambition de gérer l’eau au Sénégal. En réalité, confier la gestion de l’eau à Suez prouve, s’il en était besoin, le renforcement de la présence de l’impérialisme français au Sénégal au détriment des intérêts nationaux.

Liberté pour Orange, zonning et chômage pour les demi-grossistes sénégalais

Le FRAPP a été informé par l’Union des Distributeurs de Produits de Télécommunication au Sénégal (UDPTS) des nouveaux projets anti-nationaux de Orange. Orange à un plan de baisse des marges bénéficiaires des demi-grossistes sénégalais qui vendent les produits de télécommunication (carte téléphonique, Seddo). Orange veut augmenter ses profits en cloisonnant dorénavant les demi-grossistes qui ne pourront vendre dans des zones géographiques spécifiques (d’où l’appellation zonning).

Comment Orange qui a quitté la France pour venir s’installer au Sénégal peut dire aux sénégalais que dorénavant celui qui est établi à la Médina ne pourra pas vendre en dehors par exemple du département de Dakar ? Comment Orange qui travaille main à main avec les autres entreprises françaises conformément à la recommandation du sénat français qui leur avait demandé de chasser en meute en Afrique peut dire qu’il n’y aura plus de transaction entre demi-grossistes sénégalais ? Dans l’autoroute à péage contrôlé par la française Eiffage il y a des stations Total. A Auchan Mbour il y a la française BICIS.

Et Orange a le culot de venir au Sénégal pour dire qu’entre demi-grossistes sénégalais ils ne peuvent pas résister ensemble ? Liberté pour Orange, Auchan, Total…de s’installer où ils veulent au Sénégal et de dicter même aux filles et fils de notre pays là où ils doivent s’installer. Si ce plan passe, beaucoup de sénégalais qui ont résisté aux sirènes des migrations irrégulières seront jetés au chômage et sur les routes du désert du Sahara ou de la mer Méditerranée.

Le FRAPP interpelle le président de la république et son gouvernement. Ce plan, véritable usine à fabriquer des chômeurs, ne doit pas passer. Le gouvernement a d’ailleurs intérêts à se demander pourquoi depuis décembre 2017, il n’y a pas eu de promotion sur les cartes téléphoniques. Pourquoi ces promotions (bonus aux consommateurs) ne sont réservées depuis 11 mois qu’au Seddo et à Orange Money (les bonus étant même plus importants pour Orange Money) ?

AUCHAN DEGAGE : le président Macky Sall sucre les dirigeants de l’Unacois Jappo

Le FRAPP FRANCE DEGAGE a appris par la presse et par ses camarades commerçants membres du collectif AUCHAN DEGAGE qu’une autorisation d’importer de 30.000 tonnes de sucre a été donnée aux dirigeants de l’Unacois Jappo, son président s’arrogeant 15.000 tonnes. Il est curieux que le gouvernement du Sénégal procède ainsi si l’on sait que les quantités à importer dépendent du gap entre la production de la compagnie sucrière sénégalaise (CSS) et la demande. Or, la CSS a annoncé, en juin 2018, une production record de 144.000 tonnes de sucre qui permettra d’avoir du sucre toute l’année sans avoir à en importer. En Avril 2018, on parlait de 90.000 tonnes de sucre au Sénégal et la CSS demandait aux autorités de suspendre les importations de sucre jusqu’en mai 2019 au moins.

Lors de l’audience entre l’Unacois Jappo et le président de la république, ce dernier avait promis aux commerçants des droits d’importations de produits alimentaires (DIPA) de 60.000 tonnes de sucre qui devaient être confirmés lors d’une autre rencontre entre ministre du commerce et l’Unacois Jappo. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le président à voulu récompenser Idy Thiam de l’Unacois Jappo pour leurs efforts de dé-radicalisation des commerçants membres du Collectifs Auchan Dégage.

Voilà où il faut chercher l’explication du refus extraordinaire de l’Unacois Jappo de mettre à la disposition du Collectif Auchan dégage son siège pour la conférence de presse. Sans ce deal entre l’Unacois Jappo et le chef d’Etat, impossible de comprendre pourquoi cette conférence de presse a été dispersée à coups de grenades lacrymogènes par la police. Cette conférence de presse était une menace pour les dirigeants de l’Unacois Jappo qui pensaient que les membres du Collectif Auchan dégage étaient déjà au courant de leur deal avec le président de la république et que la conférence de presse avait comme objectif de révéler ce deal anti-national.

Le FRAPP FRANCE DEGAGE dénonce énergiquement cette posture apatride du président de la république, de son gouvernement et des dirigeants de l’Unacois Jappo et réaffirme son ancrage dans la lutte AUCHAN DEGAGE aux côtés des commerçants résistants que représente aujourd’hui dignement le Collectif Auchan dégage dont les dirigeants ont refusé de répondre à l’appel du sucre de la honte.

Le FRAPP continue à donner comme contenu au slogan AUCHAN DEGAGE :

1-      Réalisation d’une étude d’impact crédible de l’installation des grandes surfaces au Sénégal

2-      Organisation des Assises nationales démocratiques du commerce au Sénégal

3-      Suspension de l’installation de tout nouveau magasin de Auchan ou d’une autre grande enseigne

4-      Amendement du décret réglementant la distribution au Sénégal notamment sur la composition des comités régionaux, la possibilité pour les grandes enseignes de ventre du micro détail et en son article 19 sur le caractère non rétroactif du décret

Touche pas à Y’en à marre

Des responsables d’ONG partenaires de l’organisation sœur Y’en à marre ont été convoqués par la police sénégalaise. Il leur a été demandé de cesser de financer les camarades de Y’en à marre.

Un gouvernement qui a un projet souverain, un projet de déconnexion du centre impérialiste, de transformation radicale des relations entre l’Afrique et le reste du monde ne peut permettre à toutes les ONG dont on sait que certaines sont des bras de l’impérialisme de s’installer sur son territoire et même de financer à partir de l’extérieur certains de ses citoyens. Voilà pourquoi le FRAPP a refusé de s’engager dans un projet financé par Georges Soros. Mais ce n’est pas de cela dont-il s’agit dans le cas d’espèce. La préoccupation du gouvernement de Macky Sall n’est pas de protéger le Sénégal de l’impérialisme.

La politique du gouvernement du président Macky Sall est une politique de soumission à l’impérialisme (Fmi, Banque mondiale, Union européenne, France, OMC, multinationales…). Pour être cohérente, la démarche du gouvernement aurait du entrer dans le cadre d’une politique globale nationale d’émancipation du Sénégal de l’impérialisme dont le refus de l’immixtion des ONG impérialistes n’aurait été qu’un des éléments.

L’Etat du Sénégal ne prêchant pas par l’exemple, le FRAPP dénonce le deux poids deux mesures d’un président sortant et candidat à sa propre succession obsédé par un deuxième mandat pour lequel il est prêt à déporter (Karim Wade), emprisonner (Khalifa Sall), menacer (Ousmane Sonko) et bloquer (parrainage) des adversaires politiques. Mais également museler des démocrates (Y’en à marre, Seydi Gassama…).

                                                                                                                         Dakar, le 16 novembre 2018

 

Membres :

 Association des Clients et Sociétaires des Institutions Financières (ACSIF) – Cercle des étudiants panafricains de St-Louis – Dafa Jott – Fédération Autonome des Aviculteurs du Sénégal (Faas) Jom/Agir pour l’aviculture – Front anti APE anti CFA – Jow sunu gaal – Ligue Panafricaine Umoja/Sénégal – Mouvement des Jeunes Leaders Panafricains(Bénin) – Mouvement Panafricain de Rejet du franc CFA/Sénégal – Mouvement Panafricain de Thiès – Mouvement Panafricain de l’UCAD – Nittu Dëgg – Petroteam Monde – Réseau Panafricain Espoir d’Afrique – Unité Dignité Courage – Urgences Panafricanistes/Sénégal

 

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