Présidentielle 2019 : plus de 124.000 erreurs relevées sur le fichier électoral
Au Sénégal, à 3 mois de l’élection présidentielle de 2019, le Comité de suivi des recommandations de la mission d’audit du fichier électoral a mis en exergue les points faibles et forts du fichier. Ce, pour lister d’innombrables erreurs qui restent à corriger.
La polémique entre la majorité présidentielle et l’opposition est loin d’être terminée. Et il faut croire que l’opposition a raison de demander d’entrer en possession de l’intégralité du fichier électoral , notamment au vu de ce qui est sortie du face à face entre le Comité de suivi des recommandations de la mission d’audit du fichier électoral et les journalistes.
En effet, ledit comité a fait part de plusieurs points forts et faibles qui caractérisent le fichier électoral. Porte-parole du jour, Issa Sall a tout d’abord listé les points forts.
«Il ne contient pas de mineurs ; il ne contient pas de doublons biométriques ; il ne contient pas de lieux de vote et de bureaux non référencés ; les adresses électorales sont bien référencées pour chaque électeur ; la grande majorité des données sont cohérentes», dit-il.
Pour ce qui est des points faibles, Issa Sall soutient qu’il y a 383 numéros d’identification national (NIN) de différentes longueurs, à 12 ou 13 caractères, et donc probablement erronés.
«Il y a aussi 4890 NIN saisis avec erreur (corrigés grâce à la double saisie en central, à impacter sur la base de données électorale) ; 75.976 NIN saisis plus d’une fois sur les kits (problème non bloquant grâce à la double saisie des formulaires, au plus 37.988 à corriger) ; 83.694 numéros de formulaire retrouvés en double (problème non bloquant, au plus 41.847 à corriger)…», dit-il.
A cela, il s’ajoute d’autres erreurs que le comité promet de corriger. «Il s’agit de 373 noms comportant des caractères spéciaux , 531 genres erronés ; 815 inversions de genre détectées ; 7 enregistrements ont un double au niveau des données d’état civil ; 57.022 dossiers Afis en attente d’arbitrage (au plus 28.511 à différencier)», soutient-il.
Côté recommandations des auditeurs, Issa Sall soutient que le cas des 7 doublons n’est pas encore vidé. «L’auditeur nous a demandé de régler ce problème. Nous sommes allés sur le terrain deux fois pour vérifier au niveau des états civils, mais le problème demeure toujours complexe», dit-il.
Et d’ajouter : «en effet, il s’agit de sept personnes détenant leur Cni et qui ne figurent pas sur les listes électorales, parce que tous les renseignements qui figurent sur leurs Cni sont identiques à ceux de sept autres personnes qui, elles, sont bien inscrites sur les listes».