Politique

Soutien à Macky Sall : l’opposition sénégalaise massacre Ouattara et Ould Abdel Aziz et dénonce une « ingérence »

Alassane Ouattara et Macky Sall
Macky Sall, Adama Barro, Alassane Ouattara, Ould Abdel Aziz et Georges Weah

Nous vous informions que des Sénégalais se sont indignés du comportement des Présidents ivoirien et mauritanien qui ont manifesté leur soutien au Président Maccky Sall pour la prochaine présidentielle . Les choses se compliquent avec l’intervention de l’opposition sénégalaise dans le débat, comme constaté.

Le « diplomatiquement incorrect » commis au Sénégal par les chef d’État ivoirien et mauritanien, lors de l’investiture du président Macky Sall, risque faire des dégâts collatéraux. Déjà dénoncé par la presse et par les citoyens du web, l’opposition vient de se saisir de ce qu’il convient d’appeler une « bourde sous régionale ».

Le Président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue mauritanien Abdel Aziz vont devoir expliquer quelle mouche les a piqué pour qu’ils s’immiscent de la manière la plus flagrante dans le fonctionnement de notre pays, notamment dans le processus électoral.

C’est en tout ce qu’attend d’eux le Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) à travers sa conférence des leaders. En effet, travers une lettre ouverte à Messieurs les Présidents Alassane Ouattara et Abdoul Aziz et dont une copie est parvenue à KLINFOS la Conférence des Leaders du Fpdr marque son indignation face à la « prise de position » des deux chefs d’État africains.

« La presse de ce matin porte à notre connaissance des propos que vous avez tenus le samedi 1er décembre à Dakar à l’occasion de l’investiture du candidat Macky Sall, consistant à lui apporter votre soutien pour l’obtention d’un second mandat à la tête du Sénégal », a d’emblée établi l’organisation politique qui, très amer, a tenu à exprimer sa surprise et sa consternation à l’endroit des deux chefs d’État. « Pour beaucoup moins, l’ambassade du Sénégal à Abidjan avait été envahie par des jeunes militants », se désolent les opposants.

Qui, rappelant que aux deux chefs d’État qu’ils ne ne peuvent pas ignorer que le Sénégal se dirige vers les élections les plus risquées de son histoire politique, notent que pour la première fois, le candidat sortant instrumentalise la Justice pour empêcher la candidature de ses principaux opposants, Karim Wade et Khalifa Sall.

« Pour la première fois, le gouvernement refuse ouvertement l’application des dispositions légales du Code électoral, notamment l’article L48, qui donne aux partis politiques un droit de regard et de contrôle sur le fichier électoral », regrettent-ils. Et d’ajouter : « Dans ce contexte, les citoyens sénégalais, qui se sont mobilisés contre ces dénis de justice, comme en atteste leur participation massive à la marche populaire du 29 novembre, l’avant-veille de votre déclaration, reçoivent vos propos comme une ingérence inadmissible et une pression scandaleuse ».

Poursuivant, le front de l’opposition a rappelé aux deux présidents que le Sénégal avait pris ses distances quand, en un moment donné de l’histoire, leurs pays respectifs était dans la même situation.

« Quand vos deux pays avaient été confrontés à des situations comparables, le Sénégal avait adopté une démarche fraternelle visant à encourager le dialogue et le consensus entre les acteurs politiques. Aujourd’hui, vous choisissez un camp, celui du coup d’Etat électoral de Macky Sall », accusent les leaders du Fpdr, précisant à l’endroit de leurs deux interlocuteurs que le fait que votre soutien public ait été ou non sollicité avec insistance est de peu d’importance. « Les liens de fraternité et de solidarité entre nos peuples devraient en effet se situer au-dessus de toute autre considération », estiment-ils.

Pour finir, la conférence des leaders invite les deux chefs d’État à la retenue pour la prochaine fois. « Nous souhaitons qu’à l’avenir, à défaut de pouvoir contribuer à éloigner les menaces que la volonté hégémonique de Macky Sall fait peser sur notre pays, vous évitiez de mettre de l’huile sur le feu et de compromettre les excellentes relations que l’histoire et la géographie ont tissées entre nos peuples frères », sermonnent le Front patriotique pour la défense de la République.

De son côté, le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), Abdoul Mbaye, ne décolère pas. Il ne digère toujours pas la présence des cinq chefs d’État et de gouvernement étrangers à la cérémonie d’investiture de Macky Sall, samedi dernier à Dakar Arena, à Diamniadio.

« J’ai été particulièrement choqué, fulmine l’ancien Premier ministre, repris par L’Observateur. Les chefs d’État ont été piégés par Macky Sall par rapport à la date qui a été retenue pour la tenue de la réunion de l’Internationale libérale et son congrès d’investiture. Il se pose une question d’éthique puisqu’il s’agit d’une affaire intérieure », note l’ex Premier ministre.

Et de poursuivre, prenant référence sur le Cap-Vert, où « quand un chef d’État est candidat (à sa propre succession), il sort du Palais », Abdoul Mbaye martèle : « C’est triste, on a un chef d’État destructeur, qui utilise les moyens de l’État pour arriver à ses fins« .

Pour mémoire, lors de l’investiture de Macky Sall, les Présidents de la Gambie, Adama Barro, de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, et du Liberia, Georges Weah, ainsi que le Premier ministre de la Guinée-Bissau, Aristides Gomes, étaient présents. Le chef de l’État ivoirien a même pris la parole pour souhaiter un second mandat à son homologue sénégalais.

Avec Koaci

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