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Cafouillage au tour de l’inhumation du PDG de Walf : A Yoff, les Sénégalais attendaient en masse Sidy Lamine Niass

Cafouillage au tour de l'inhumation du PDG de Walf : A Yoff, les Sénégalais attendaient en masse Sidy Lamine Niass
cimetière musulman de Yoff

Ils étaient nombreux à rallier, hier, le cimetière musulman de Yoff, espérant pouvoir faire partie de ceux qui auront l’honneur d’accompagner Sidy Lamine Niass à sa dernière demeure. Mais, finalement, ils ont dû rebrousser chemin, faute de voir arriver le corps du défunt Pdg du Groupe Walfadjri.  

Du monde, il y en avait, hier, au cimetière musulman de Yoff. Beaucoup de monde venu des quartiers de Dakar, mais également de Kaolack et ses environs, pour accompagner l’idole pour certains, le marabout pour d’autres. Des visages connus, bien connus à cause de la magie de la télévision, d’autres dans l’anonymat le plus grand, c’est le Sénégal, dans sa grande diversité, qui était prêt à accompagner Sidy Lamine Niass jusqu’à sa dernière demeure. Très tôt, dans l’après-midi et par centaines, les Sénégalais ont rallié les lieux. Chacun tenait à marquer son respect à Sidy Lamine.

«Défenseur de l’Islam» pour certains, «avocat du Prophète Mouhamed (Psl)» ou encore «combattant de la démocratie» pour d’autres, les qualificatifs n’ont pas manqué pour décrire le fils de Mame Khalifa Niass. Et si les Arabes ont raison de dire que la pluralité des qualificatifs chez un homme renseigne sur la valeur de la personne citée, il faut croire que Sidy Lamine Niass était une bonne personne. Et c’est peut-être ce qui explique l’hommage que le Sénégal, à travers des citoyens lambda, s’apprêtait, hier, à lui rendre.

Alignés de part et d’autre de la route qui conduit au portail du lieu d’inhumation, ils étaient des centaines à attendre. Une attente qui a durée, beaucoup durée. Mais personne ne voulait quitter les lieux.

Dans ce moment d’attente du corps d’un défunt qu’ils ne verront pas, des témoignages chuchotés s’échappaient des discussions des groupes de personnes formés çà et là, devant le cimetière. Des témoignages qui illustrent l’admiration qu’ils avaient pour le fondateur de Walfadjri. «Toute sa vie durant, il a défendu l’Islam et le Prophète Mouhamed (Psl). Au Sénégal, les gens adorent et défendent beaucoup plus leurs guides religieux que le Prophète (Psl)», chuchotait quelqu’un parmi la foule.

La plupart, les oreilles bouchés par des écouteurs, écoutaient en direct et à travers les ondes de la radio que le défunt a fondée, il y a une vingtaine d’années. À 16h30 passées, la foule s’est d’un coup dirigée vers la sortie. Ils venaient d’apprendre à la radio que l’enterrement est finalement reporté à demain (aujourd’hui).Pendant plus d’une dizaine de minutes, la devanture du cimetière musulman de Yoff se vide du monde qui s’y était agglutiné, le temps d’une cérémonie mortuaire qui n’aura finalement pas lieu. Pendant ce temps, certains, plus tenaces, ont pronostiqué un piège établi par la famille du défunt pour amoindrir la forte foule sur les lieux, afin de pouvoir faire l’enterrement en toute tranquillité. Ceux-cci ont ainsi décidé d’attendre encore, avant de se rendre à l’évidence que «Sidy Lamine Niass ne sera pas enterré aujourd’hui (hier)».

Mais ce n’est pour décourager les nombreux musulmans qui étaient sur les lieux. Ils ont aussitôt «fixé» un nouveau rendez-vous à l’auteur de «l’étranger parmi les siens». À l’image de ce fils d’un «Moukhadam» bien connu de la famille Niass. «Au-delà du Sénégal, la mort de Sidy Lamine Niass est une grande perte pour le monde islamique. Il était un grand de la religion et n’abdiquait jamais devant un combat pour l’islam», a dit Mouhamadou Habib Dème, fils de Thierno Hassan Dème qui invite à copier son œuvre. Avant d’ajouter que le Sénégal est le grand perdant. «Il n’hésitait jamais à prendre la défense des plus démunis. C’est ce qui explique la présence de tout ce monde ici pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Il ne fait aucun doute, il va laisser un grand vide. Mais en bons musulmans, nous nous en remettons à Dieu».

Sidy Djimby NDAO – Les Échos 

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