Justice

Conseil supérieur de la magistrature : Téliko contredit Macky « Il y a une pression exercée sur les magistrats »

Souleymane Téliko UMS
Souleymane Téliko

Souleymane Téliko, le président de l’Union des Magistrats du Sénégal (Ums), répond au Président Macky Sall. Ce dernier, le 31 décembre dernier, avait déclaré que sa présence au conseil supérieur de la Magistrature (Csm) est à titre honorifique. Ce samedi, en marge de la cérémonie de lancement de la plateforme des acteurs de la société civile pour l’indépendance de la justice (Pascij), M. Téliko a battu en brèche les propos du chef de l’État.

La Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH), la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), le Forum du Justiciable (FJ), l’Association des chroniqueurs judiciaires et Amnesty International – Section Sénégalaise, étaient face à la presse, ce 5 Janvier 2019 à l’Hôtel Faidherbe, pour le lancement de la Plateforme des Acteurs de la Société Civile pour l’Indépendance de la Justice (PASCIJ).

En effet, cette plateforme a été mise sur pied en vue d’apporter des réformes face à la « situation de crise » que connaît la justice ainsi qu’à la perception qu’a le justiciable qui se traduit par un manque notable de confiance envers la justice sénégalaise. C’est ainsi que le juge Souleymane Téliko dénonce une pression exercée sur les magistrats afin qu’ils n’œuvrent que pour le gouvernement de Macky Sall.

À cet égard, la Ligue Sénégalaise des Droits Humains a décidé d’apporter des propositions pour le renforcement de la justice, d’où l’ouverture de cette plateforme de la société civile..

« La présence du président de la République dans le conseil Supérieur de la magistrature est un des éléments qui conforte la mainmise de l’exécutif sur le fonctionnent du CSM. Si nous avons demandé des reformes et des modifications sur la composition c’est justement pour jouer sur la perception qu’on peut avoir  sur l’image de la justice » a soutenu Souleymane Téliko.

Le magistrat explique que le Csm est l’un des organes centraux qui gèrent la carrière d’un magistrat.  Et donc, « s’il est dirigé par un autre qu’un magistrat, on peut avoir l’impression que c’est la justice qui est dirigée par l’exécutif », explique-t-il.

Le président de l’Ums conclut donc, que « sa présence symbolise l’assujettissement du pouvoir judiciaire au pouvoir exécutif. » « Sa présence est loin  d’être honorifique car, au fond, les attributions essentielles du Csm, que sont le pouvoir de proposition et de nomination, sont exercés par l’exécutif. Dans ces conditions sa présence n’est pas honorifique », précise–t-il.

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