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[Tribune] La presse sénégalaise face au défi du « blanchiment d’info sale »

[Tribune] La presse sénégalaise face au défi du "blanchiment d’info sale"
Une de l'Obs

On s’est réveillé le 11 Janvier avec une info qui a fait la « Une » du journal Les Echos. Le leader de Pastef Ousmane Sonko est accusé d’avoir reçu de la société de pétrole Tullow Oil la somme de 195 000 dollars.

Le journal qui reprend une journaliste anglaise supposée spécialiste des questions pétrolières du nom de Michelle Damsen. Cette dernière a même démenti cette info. Ce qui nous interpelle sur un fait qui menace la bonne pratique du journalisme.

Il s’agit du concept de « blanchiment de l’information sale » bien théorisé dans « LES CAHIERS DU JOURNALISME NO 16 – AUTOMNE 2006 » où à partir d’un cas est expliqué comme pour la plupart une « information à usage politique que les conseillers distillent de façon parcimonieuse et ciblée auprès de quelques journalistes tout heureux de se retrouver en « une »de leur journal, grâce à des « scoops » qu’on leur sert en échange d’un regard peu critique sur la valeur de ce qui leur est donné ».

Et le danger réside du fait que d’autres journaux reprennent sans réserve ces informations. Le journaliste se sert de la notoriété de son journal pour reprendre une information qu’il livre sans critiques ou presque et c’est publié régulièrement en bonne place dans le journal. Et pire parfois, cela dispense de tout travail de vérification et de recoupement. Et au bout de quelque temps, on se rend compte que c’est une fake news distillée pour manipuler l’opinion.

En un mois, on en a connu deux infos de ce genre. Le premier, c’est la contribution tirée du site Médiapart intitulée Pourquoi le Procureur Général du Qatar soutient-il autant Karim Wade ? Les journaux l’ont repris le présentant comme un article de la rédaction du sérieux Madiapart. Alors que c’est publié dans la rubrique « Le Club » qui est présenté comme un espace de libre expression réservé à ses abonnés. Et pourtant, le site précise bien que ses contenus n’engagent pas la rédaction.

Avec cette campagne électorale pour la présidentielle qui se profile, la prudence et la vigilance seront certainement le bréviaire des journalistes pour ne pas tomber dans ce piège.

lejournalimpertinent

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