Magistrature : vers la mise en compétition des postes de chef de juridiction
Au Sénégal, la lutte pour l’indépendance de la justice n’est pas un vain combat. L’Union des magistrats sénégalais ( UMS ), dont beaucoup estiment qu’elle nage dans l’utopie en voulant l’éviction de l’Exécutif du Conseil supérieur de la magistrature, obtient pourtant des acquis.
En effet, le président de l’ UMS a déclaré, lors de la rencontre avec les acteurs de la société civile pour l’indépendance de la justice que le président de la République a donné son accord pour l’application de certaines réformes proposées, notamment la mise en compétition des postes de chef de juridiction.
Le poste, par exemple, de procureur de la République sera ainsi mis en compétition.
Ainsi, un appel à candidature avec des critères objectifs sera lancé et le magistrat qui présente le meilleur profil sera nommé. Il occupera le fauteuil, pendant 3 ou 4 ans, avant qu’une autre compétition ne soit lancée.
Pour les magistrats du siège, cet accord du président de la République ne concerne que les tribunaux d’instance et de grande instance, mais s’agissant des Cours d’appel, de la Cour suprême ou de la Cour des comptes, elles ne sont pas concernées par l’accord de principe du Président.
Pour l’heure, le comité mis en place est en train de travailler sur le premier acquis qui est de taille. Restera alors que le Président entérine définitivement la mesure.
Rappelons que l’ UMS , qui s’est fait comme sacerdoce l’indépendance de la justice est toujours déterminée à faire sortir le président de la République et le ministre de la Justice du Conseil supérieur de la magistrature .
Souleymane Teliko et Cie considèrent qu’il faut des modifications au sein du Conseil supérieur de la magistrature ( CSM ), dans son fonctionnement comme dans les attributions des magistrats qu’il faudra renforcer.
Il faut donc souligner qu’il s’agit là d’un pas positif, faut-il le souligner, pour Macky Sall . Et qui vient prouver que malgré quelques réticences, l’Exécutif est en train de faire des concessions pour certainement calmer les ardeurs de l’Union des magistrats sénégalais.