Sénégal : Présidentielle, Macky Sall, le sortant [Portrait 3/5]
Au Sénégal, ils sont cinq dans la course à la présidentielle : le sortant, le président Macky Sall, Idrissa Seck, Madicke Niang, Issa Sall et Ousmane Sonko. A moins d’un mois du scrutin, RFI vous présente chaque jour l’un des candidats à la présidentielle. Ce mercredi 30 janvier, Macky Sall : le président sortant, tombeur d’Abdoulaye Wade, dirige le pays depuis sept ans et a tout mis en place pour rester à la tête du Sénégal.
Ne rien laisser au hasard : quadriller le territoire, débaucher des opposants, comme Assaita Tall Sall ce lundi, pour affaiblir ceux qui veulent sa chute. La stratégie, Macky Sall connaît : il a organisé la réélection d’Abdoulaye Wade dès le premier tour en 2007. La seule de l’histoire. Pour ses soutiens comme Amadou Niang sa réélection est donc évidente.
« 100% pour Macky Sall. Le pays progresse. Beaucoup de choses ont été faites, mais qui restent encore à l’état de projets. Donc je suis sûr qu’il sera réélu. »
Accusé par l’opposition d’avoir instrumentalisé la justice pour éliminer Khalifa Sall et Karim Wade, Macky Sall a toujours nié et déclaré que tout ce qu’il faisait, c’était pour le Sénégal. « Si nous nous battons pour mettre un TER, ce n’est pas pour moi pour que j’aille prendre un TER [le train express régional qu’il vient d’inaugurer]. C’est pour le prestige et aussi l’aura du Sénégal », avait-il clamé récemment.
Face à Macky Sall, l’opposition tente depuis deux mois de s’allier et de mobiliser ses militants comme Fatoumata Diémé : « Nous sommes là pour réclamer l’Etat de droit, pour montrer à Macky Sall que trop c’est trop. »
Macky Sall multiplie les inaugurations
S’il estime que l’opposition n’a aucun poids, Macky Sall a néanmoins bien compris qu’un second tour pourrait être compliqué pour lui. D’où sa volonté d’être réélu dès le premier.
Or, tel un bulldozer, ou le TER – inauguré alors qu’il est loin d’être terminé – Macky Sall semble aujourd’hui difficile à arrêter. L’objectif du chef de l’Etat est simple : être réélu dès le premier tour.
Depuis le début d’année, le président ne laisse rien au hasard et enchaîne, quasiment chaque jour, les inaugurations de bâtiments, de routes, de centres de formation, de marchés. C’est ce bilan que Macky Sall met en avant au point de considérer qu’il n’a pas à en débattre avec ses adversaires.
Pour ses détracteurs, ses contrats attribués en majorité à des entreprises étrangères n’ont fait qu’endetter le pays. L’opposition accuse aussi Macky Sall de chercher à commettre un hold-up up électoral en excluant Khalifa Sall et Karim Wade de l’élection. Faux, archi-faux, « la justice sénégalaise est indépendante » réplique la présidence.
Macky Sall a en tout cas réussi à garder sa coalition. Pour la première fois le PS n’a pas de candidat. Ses quatre adversaires ne sont pas des poids lourds. Certains parlent donc d’un boulevard et rappellent encore que lorsqu’Abdoulaye Wade a été réélu au premier tour en 2007, c’est un certain Macky Sall qui était donc le stratège de sa campagne.