Keur Massar – Dakar : 11 gangsters encagoulés sèment la terreur à la station Shell
La station d’essence Shell de Jaxaay 2, située vers la sortie de ladite commune, à proximité de l’usine Sedima, a été braquée, ce mardi 11 mars, à 3h55mn, par un «commando» de onze malfaiteurs encagoulés et lourdement armés. Les braqueurs ont auparavant ligoté les deux vigiles, ouvert le feu sur l’un des employés récalcitrants de la station d’essence et emporté près de cinq millions de francs Cfa.
Les employés de la station d’essence Shell de Jaxaay 2/Sedima ont été la cible d’une redoutable bande de braqueurs armés. Ces derniers ont débarqué, vers les coups de 04h du matin, à bord d’un véhicule de type pick-up de couleur blanche et se sont garés dans la rue, non loin de la station-service. Ainsi, comme s’ils connaissaient le dispositif de sécurité des lieux, ils ont pris le soin d’immobiliser leur véhicule hors du champ de la caméra de surveillance et pointé des guetteurs aux quatre coins de la station, avant de donner l’assaut. La caméra de surveillance balaie juste l’intérieur de la boutique «Select» et les alentours sur un rayon d’intervention très réduit.
Le film du braquage, l’un des malfaiteurs casse la vitre de la porte de la boutique et se blesse au dos avec des tessons
Aux heures creuses de la nuit, les clients se font rares à la station d’essence pour acheter du carburant. Ce qui pousse les deux pompistes de garde à se retirer dans une planque, mais tout en continuant à surveiller du regard une éventuelle apparition de véhicule. Soudain, les pompistes aperçoivent un groupe d’individus encagoulés. Ils soupçonnent un braquage et détalent. Curieusement, les malfaiteurs se gardent de les pourchasser. ils se dirigent à pas décidés vers la station et tombent sur les deux vigiles. . Ensuite, ils se pointent devant la porte de la boutique «Select» et tentent de l’ouvrir. Sans succès. L’un d’eux prend un gros marteau et un arrache-clou dans leur véhicule, attaque la porte de la boutique et parvient, avec beaucoup de peine, à la défoncer. Mais, en franchissant le seuil, il reçoit brusquement un amas de tessons de vitre au dos et se retrouve avec une blessure.
Les malfrats recherchent le gros coffre en acier, tombent dessus, utilisent tout leur arsenal et peinent à l’ouvrir
Les autres brigands entrent en action, s’engouffrent dans la boutique «Select» et réclament les clés des coffres. La caissière panique, tremble de peur comme une feuille morte et tergiverse. Les malfrats haussent le ton, exhibent leurs armes à feu et menacent de lui faire très mal. La caissière cède sous les menaces des malfrats et leur indique l’emplacement du coffre. Ces derniers prennent tout le fric d’un montant de 1 million, se tournent vers la cabine du gérant du service de transfert d’argent (situé à l’intérieur de la boutique Select) et font aussi main basse sur une somme de de 2 millions. Ils recherchent le gros coffre de la station d’essence, fouillent partout et finissent par le retrouver dans un recoin. Ils trouvent sur le gros coffre en acier une somme de 45.000 francs et utilisent de gros moyens matériels (marteau, arrache-clous et tenailles) pour tenter de l’ouvrir. Mais en vain. Ils fouillent un troisième compartiment de la boutique et mettent la main sur une autre forte somme d’argent. Ils récoltent au total près cinq millions et se retirent des lieux.
Un braqueur s’emporte, tire par rafales et atteint l’employé-rebelle de la boutique à la jambe, aucune arrestation
Pendant ce temps, rapportent nos informateurs, un des employés de la station qui était dehors pète les plombs, entre en rébellion et refuse catégoriquement de se soumettre aux injonctions des autres braqueurs. Mais, l’un des malfrats pique une colère noire, agite son fusil de chasse et ouvre le feu par rafales. L’employé-rebelle reçoit du plomb à la jambe, s’écroule au sol et se vide de son sang. Il roule par terre et pousse des cris de détresse. Les gangsters ressortent de la boutique, sautent dans leur véhicule pick-up et disparaissent dans l’obscurité.
La police technique et scientifique collecte des indices et ramasse 5 douilles sur la scène du braquage
Informés du braquage, les limiers du commissariat d’arrondissement de Jaxaay ont fait le déplacement et procédé aux constats d’usage des faits, avant d’ouvrir une enquête. Ils ont effectué des auditions sur procès-verbal du personnel de la station d’essence, témoin du braquage nocturne, et lancé l’appel à témoin, histoire de tenter d’identifier les malfaiteurs. Quant aux éléments de la police technique et scientifique, ils ont collecté beaucoup d’indices sur la scène du braquage et ont ramassé cinq douilles des cartouches des fusils de chasse des gangsters.
La caméra de surveillance retrace les séquences et montre les gangsters dans leur accoutrement
Après le visionnage de la caméra de surveillance, soufflent nos sources, les policiers ont pu voir les gangsters à l’œuvre. «On pouvait voir sur la vidéo des gens habillés en pantalon jean, flanqué d’un grand boubou multicolore (mode baye fall) et coiffé d’un grand foulard de tête, qui laissait apparaître à peine leurs yeux et leur visage. Tandis que d’autres étaient encagoulés. Il y avait des individus d’un âge très avancé parmi eux», selon notre source.
Les braqueurs communiquaient en peulh et détenaient des fusils de chasse, des machettes, pistolets automatiques (PA)…
Au cours du visionnage de la vidéo, indiquent nos informateurs, les brigands communiquaient en peulh et tenaient à la main leur arsenal de braquage et des armes blanches, notamment, des machettes à la lame scintillante. Ils détenaient également des fusils de chasse, des pistolets automatiques (PA) et des armes à feu de fabrication artisanale.
Avec Les Échos