Dakar

Hotel Hawaii à Nord foire : une mafia du sexe démantelée après une descente musclée de la gendarmerie

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Gros coup de la gendarmerie dans la fourmilière du proxénétisme et de la prostitution. Des proxénètes et prostituées qui opéraient à l’hôtel Hawaï de Nord Foire ont été démasqués lors d’une opération combinée de la redoutée et redoutable Section de recherche de la gendarmerie sous la houlette de son commandant Abdou Mbengue et de la compagnie de Dakar, sous les ordres du commandant Arona Sarr. Le propriétaire des lieux, qui a au moins 3 autres établissements similaires à Dakar, ainsi que le gérant, le guichetier ont été arrêtés et déférés. «Les Echos» vous plonge dans l’ambiance de cet hôtel qui ne l’est que de nom. De l’entrée payante aux chambres sommairement équipées et louées par jour à des prostituées, qui rivalisent d’ardeur et d’astuces pour ferrer de client et se faire plus de blé.

La gendarmerie nationale a encore frappé un grand coup. Et cette fois-ci, c’est le milieu du proxénétisme et de la prostitution qui a fait les frais de la perspicacité des hommes en bleu. Dans la nuit du 16 au 17 mars dernier, une opération combinée de la Section de recherche de la gendarmerie nationale dirigée par Abdou Mbengue et de la Compagnie de gendarmerie de Dakar dirigée par Arona Sarr a permis de démanteler un réseau de prostitution et de proxénétisme à Nord Foire. Un réseau qui opérait dans un hôtel dénommé «Hawaï». Selon nos informations, les gendarmes y sont allés suite à un renseignement reçu qualifiant la structure de lieu de débauche.

Pour entrer dans l’hôtel, il faut débourser 1000 F Cfa et présenter une carte d’identité ou 2000 F Cfa si on veut garder l’anonymat

En plein dans le mille. Les gendarmes vont voir sur place pire que ce qu’on leur avait décrit. Une fois sur place, les gendarmes ont trouvé un établissement qui n’a d’hôtel que le nom. Pour y accéder, il faut payer 1000 F Cfa si on est détenteur d’une carte nationale d’identité et 2000 F Cfa, si on veut garder l’anonymat. C’est après cette formalité que le client peut franchir la grille qui ouvre sur les trois étages de l’immeuble, où tout se passe.

Des chambres, avec comme lit un matelas sur une dalle en ciment, et qui sont louées 10.000 F Cfa à 15.000 F Cfa par jour….

Au total, il y a 22 chambres, avec une toilette intérieure pour chacune, dans le semblant d’hôtel. Comme lit, il y a une dalle en ciment sur laquelle est posé un matelas. Lesdites chambres sont louées à des prostituées en raison de 10.000 F Cfa les jours ouvrables et 15.000 F Cfa les week-ends et les jours fériés. Les gendarmes y ont trouvé des prostituées de nationalités différentes : sénégalaises, ivoiriennes, guinéennes, nigérianes, ghanéennes et libériennes «rivalisent d’ardeur pour encaisser au plus 5000 F Cfa pour passer à l’acte». Et pour ferrer les clients, elles ne lésinent pas sur les astuces. Toutes les astuces sont bonnes : curaay, jaljali, habits sexy, entre autres.

Une étudiante trouvée sur les lieux se justifie: «Je peine à payer la location de ma chambre, c’est pourquoi je viens de temps en temps pour faire face mes charges»

Sur place, les gendarmes ont même trouvé une étudiante, qui est inscrite dans un institut de la place. Pour expliquer sa présence sur les lieux, A.S. allègue ses nombreuses charges. «Je peine à payer la location de ma chambre, c’est pourquoi je viens de temps en temps pour faire face mes charges», dit-elle.

Le propriétaire de l’établissement, anciennement appelé «Kassoumay» et fermé par les autorités, l’a rebaptisé «Hawaï», pour contourner la mesure et reprendre des activités délictuelles

Selon nos informations, l’hôtel en question appartient à un nommé E.O. Diop, et était sous le coup d’une mesure administrative de fermeture. Une interdiction que le propriétaire des lieux a trouvé le moyen de contourner. Le propriétaire l’a rebaptisé : Kassoumay et devenu Hawaï, pour pouvoir continuer ses activités. Et Diop est loin de se limiter à ce seul business du genre. En effet, il possède 3 autres structures qui fonctionnent quasiment de la même manière. Mieux, il posséderait en outre «plusieurs immeubles» dans plusieurs quartiers de Dakar (Almadies, Liberté 6…).

Le propriétaire, le gérant, le guichetier…déférés au parquet

C’est sans doute en prison que Diop et ses collaborateurs méditeront sur leur sort. En effet, l’action combinée de la Section de recherche et de la Compagnie de Dakar, sous la direction de l’intraitable commandant Sarr, a permis de mettre le main sur E.O. Diop, le gérant de l’hôtel de passe, S. Gomis, le guichetier O. Barry et un de leur complice I. Wane. A la fin de leur garde à vue et de leur audition, ils ont été déférés au parquet pour «association de malfaiteurs, proxénétisme et blanchiment de capitaux».

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