« Maîtresse d’un homme marié »: l’Ong Jamra porte plainte contre la série télévisée jugée non conforme aux valeurs sénégalaises
Une plainte a été déposée contre Marodi TV , la maison de production à l’origine de la série télévisée « Maîtresse d’un homme marié », auprès du Conseil national de régulation de l’audiovisuel. A l’origine de la plainte, l’ONG islamique Jamra et le Comité de défense des valeurs morales.
Aussi apprend-on, le président de l’organisation islamique, Mame Mactar Guèye a annoncé en plus de la plainte, une marche pour protester contre la série qu’il juge «amorale et non conforme aux valeurs sénégalaises».
Il fustige le langage et le comportement des acteurs qui, selon lui, «font la promotion de l’adultère et de la vulgarité».
Pour appuyer ses dires, il rappelle que «dans l’épisode 11 une actrice dit : ‘lima yorr mako mom kouma nexx lakoy diokh’ (en substance ‘je couche avec qui je veux’, en wolof). C’est le summum de la vulgarité et du langage ordurier. On ne peut pas laisser passer de tels messages qui agressent la population sénégalaise et surtout les enfants».
De son côté, le producteur de la série a déclaré préférer ne pas se prononcer sur le sujet.
Du côté du Conseil national de régulation de l’audiovisuel ( CNRA ), on confie que la plainte est en train d’être traitée et qu’une décision sera communiquée sous peu.
La source assure que si la série présente des manquements avérés aux lois qui régissent l’audiovisuel, Marodi TV recevra une mise en demeure en vue de l’arrêt de sa diffusion.
Jamra n’est pas à son coup d’essai, l’ONG avait déjà organisé une marche en 2000 contre la série «Confessions érotiques» que diffusait une télévision de la place.
L’ONG avait finalement obtenu gain de cause et la diffusion du feuilleton avait été arrêtée.
réagissant à la polémique le journaliste Sidy Djimby NDAO du journal Les Échos a fait un post sur Facebook pour exprimer son point de vue.
Pour lui, aucune société ne veut voir ses tares exposer à la place publique. Mais, estime-t-il, en faisant ainsi, paradoxalement, elle les expose en même temps.
« Des sociétés ont fini, avec le temps, par reconnaître les faits gênants de leur organisation. Peut être un jour les Sénégalais aussi reconnaîtront que l’infidélité est une réalité au Sénégal . Ce n’est qu’en ce moment que les Sénégalais (les plus conservateurs) accepteront des séries comme « Maîtresse d’un homme marié ». Pour le moment il me semble que ce n’est pas encore le cas », a expliqué le jeune journaliste sénégalais.
Poursuivant, Sidy Djimby NDAO ajoute que « si vraiment notre société n’est pas hypocrite, il suffit que ceux qui sont contre la série arrêtent de la suivre. S’ils sont majoritaires, il y aura pas besoin de marcher pour gagner ce combat (si vraiment ça en est un) ».
