Abdoul Mbaye massacre le Fast Track de Macky Sall : « cette fois ce n’est pas une fable, c’est une tragi-comédie titrée fast track »
Le Fast-track national cher au président de la République, devenu, depuis quelque temps, une sorte de cri de guerre des gens du régime en place, n’inspire que rigolade à l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. Une nouvelle fois, l’ancien banquier devenu leader politique a usé d’un style d’écriture comique pour marquer son mépris face à la nouvelle façon dont Macky Sall compte diriger le Sénégal.
Dès le titre de son texte de 328 mots, Abdoul Mbaye marque le ton. «Cette fois, ce n’est pas une fable, c’est une tragi-comédie titrée ‘’fast track’’», écrit-il. Ce n’est d’ailleurs pas une première, le «lol» et le «mdr» semblent de plus en plus inspirer la plume de l’ancien chef du gouvernement. Et quand il poursuit, c’est pour enfoncer le clou de plus belle, caricaturant le Sénégal comme un futur émirat. Un émirat où, dit-il, les éléments constitutifs d’une étude de cas à enseigner dans les écoles d’art dramatique se mettent en place.
«Ils concernent une première mondiale en matière de management public», note-t-il, comme pour indexer la gravité de la situation.
Une situation grave, d’autant que, selon lui, il a fallu d’abord attendre cinq bonnes années de non remise en cause pour découvrir «tout d’un coup» une grosse inefficacité et une lourde incompétence du Premier vizir (ministre).
Ensuite, explique Abdoul Mbaye, devant l’évidence de l’incompétence du chef du gouvernement, on décide de maintenir celui-ci dans ses fonctions et déjà cumulativement à celles déjà définies qui remplaceront celles de Premier ministre.
Et enfin, poursuit-il, on supprime le poste de Premier ministre avec l’objectif très sérieux de créer du «fast track», à comprendre comme un raccourcissement de circuits créant de l’efficacité managériale. «Ainsi, on n’entendra plus le Premier vizir (ministre) répondre à l’Émir (le Président) : ‘’Altesse, tel dossier se trouve toujours entre les mains de tel ministre’’», rigole-t-il.
Mais cette pièce devra cependant être censurée par l’actuelle Assemblée nationale, espère-t-il, s’indignant par la même occasion que les «honorables» (députés) y siégeant ont cependant pris l’habitude de changer la Constitution de Ndoumbélane (Sénégal) une fois tous les 2 ans.
En définitive, Abdoul Mbaye croit et invite à comprendre que le «fast track» est un principe qui, en république de Ndoumbélane, consiste – après constat de l’incompétence du tenant d’un poste – à supprimer ledit poste plutôt que de remplacer le «low track specialist» par un meilleur choix.
Pour clore ce qu’il convient d’appeler sa «tribune au théâtre», l’ancien Premier ministre interpelle, une nouvelle fois, les députés. Des députés dont il semble sûr qu’ils ne sont pas aussi honorables que ça. A preuve, les guillemets qu’il utilise à chaque fois qu’il cite leur titre. «Les ‘’honorables’’ devront toutefois se montrer prudents au moment de voter. Le vote des lois ralentit aussi le ‘’track’’. L’ordonnance permettant de créer du ‘’fast track’’».
«Alors après le Premier ministre, le tour d’une Assemblée nationale à supprimer ?Sacrée République de Ndoumbélane : après le système de parrainage citoyen unique au monde, voici le ‘’management fast track’’ tout aussi seul sur notre chère planète», termine-t-il.
Sidy Djimby NDAO