Justice

Quand une famille de milliardaires lave son linge très sale en public : Amadou Bâ, patron de «Carrefour Automobile» vilipende son fils Khadim Bâ, fait de graves révélations et annonce 2 plaintes contre lui

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Khadim Bâ

C’est l’histoire d’une famille de milliardaires qui lave son linge très sale en public. Khadim Bâ, «gendre idéal», qui surfe sur des milliards, qui ne parle que de pétrole et de crédit-bail, ne serait pas celui qu’il prétend être. C’est un fils qui utilise de manière illicite les moyens de son père pour frimer. L’accusation est de son… père Amadou Bâ lui-même. Dans un «Droit de réponse» qu’il a envoyé hier à «Les Echos» suite à la publication d’une vente par expropriation forcée de 3 de ses immeubles le 14 mai prochain en tant que caution hypothécaire de «Carrefour Automobiles», Amadou Bâ traite son fils Khadim de tous les noms d’oiseau et révèle deux (2) plaintes contre lui : une à la Section de Recherche pour «cession frauduleuse des actions de Locafrique» et l’autre devant le Doyen des juges pour «faux, usage de faux en écritures privées de commerce».

Notre question d’hier : «qu’arrive-t-il à Carrefour Automobiles ?» avait donc toute sa pertinence. La société concessionnaire qui vend les BMW au Sénégal est en zone de turbulence. Puisqu’en plus de l’odeur de faillite ou de soucis financiers qui empeste l’entreprise automobile, de graves contentieux opposent le père, fondateur et Directeur général de l’empire, Amadou Bâ et son fils Khadim Bâ, Directeur de Locafrique.

Ainsi, à la suite de notre publication d’avant-hier, faisant état de soucis extrêmement sérieux au sein de la société Carrefour Automobiles, à cause de la mise en vente aux enchères, le mardi 14 mai 2019, à 8h30, de trois (3) immeubles appartenant à Amadou Bâ, la Direction de Carrefour Automobiles a tenu à user de son droit de réponse. Mais alors qu’on s’attendait à des mises au point sur la question qu’on a abordée dans nos colonnes, c’est à un véritable règlement de compte intrafamilial qu’on a eu droit. En effet, la note qui porte la signature du Directeur général de Carrefour Automobiles, Amadou Bâ, fait état de multiples contentieux qui opposent ce dernier à son fils Khadim Bâ.

Amadou Ba est le fondateur et le seul actionnaire du groupe Carrefour-Locafrique, Khadim Bâ n’y a aucune action

Pour commencer, la note insiste sur l’importance de préciser que «la société Carrefour Automobiles et Amadou Ba sont propriétaires à 100% de la société Locafrique». Et que la société Locafrique est gérée par Khadim Ba, fils de Amadou Ba. Il faut donc croire que Khadim Bâ n’est que Directeur de Locafrique, contrairement à ce que beaucoup croyaient. Le document précise d’ailleurs à ce propos que «Monsieur Khadim Ba n’a aucune action ni à Carrefour Automobiles ni à Locafrique». C’est clair ! Monsieur Amadou Ba est le fondateur et le seul actionnaire du groupe (Carrefour-Locafrique).

Les 34% de la SAR appartiennent donc à Amadou Bâ, pas au fils Khadim

Logique pour logique, la note fait savoir que les 34% d’actions de Locafrique au niveau de la Société africaine de raffinage (Sar) reviennent finalement au père Amadou Ba. Rappelons que la société Locafrique a acheté 34% des actions de la Société africaine de raffinage (Sar).

Une plainte contre Khadim Bâ par son père à la section de recherche de la gendarmerie pour cession frauduleuse d’actions

Pire, le père accuse le fils de délits d’une gravité extrême. Amadou Bâ accuse son fils de cession frauduleuse des actions de Locafrique détenues à la Sar. Cette cession, précise le document, est en train de se produire au profit de Locafrique Holding. «Cette tentative de cession est l’objet d’une plainte instruite par la section de recherche de la gendarmerie», écrit Khadim Bâ.

Une 2e plainte devant le Doyen des juges pour faux et usages de faux en écritures privées de commerce

Ce n’est pas la seule procédure. Amadou Bâ poursuit son fils Khadim Ba devant le Doyen des juges pour faux et usages de faux en écritures privées de commerce, «parce que Monsieur Khadim Ba a imité la signature de son papa». «Cette imitation avait pour but de s’accaparer de tous les biens de leur papa Amadou Ba», balance Bâ père.

Litige avec Ecobank :

des zones d’ombre Concernant le litige qui l’oppose à Ecobank, Carrefour Automobiles estime que même s’il y a des actes d’ouverture de crédit, qui établissent un principe de créance, il n’en demeure pas moins que l’existence d’une créance certaine, liquide exigible, est contestée par Carrefour Automobiles. «C’est la raison pour laquelle un expert a été désigné par le tribunal pour les comptes entre les parties. Cette exigence de Carrefour est d’autant plus fondée que certains actes d’ouverture de crédit ont été rédigés devant un cabinet de notaire, qui n’avait pas qualité et par une personne qui a imité la signature de Amadou Bâ», croit savoir la direction de Carrefour Automobiles.

Un appel introduit pour ne pas vendre les immeubles de Amadou Bâ

Autre grief soulevé par Carrefour, l’examen du relevé de ses comptes, délivré par Ecobank, a permis de constater que les montants accordés par la banque ont été virés dans les comptes du cabinet de notaire pour l’augmentation du capital de Locafrique. Ainsi, indique Carrefour, dès que les comptes seront faits entre les parties (par l’expert du tribunal), Carrefour va payer. Pour finir, la Direction de Carrefour Automobiles précise que les terrains de Amadou Ba, caution hypothécaire de la société Carrefour Automobiles, ne seront pas vendus le 14 avril, car ils ont fait appel et «l’appel est suspensif».

Sidy Djimby NDAO- Les Échos 

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