Reportage

Découverte : en route pour le Sine Saloum sud, en passant par Kaolack

Sine iles du Saloum village
Un village dans le sine saloum

La Somone, Palmarin, Djiffer sont plébiscités par les Dakarois à la recherche de séjours nature. Pour autant, toutes les lagunes ne se ressemblent pas. Prenons la route pour une destination un peu moins connue : Toubacouta, et faisons une halte à Kaolack.

Pour rejoindre Toubacouta, on peut passer par Kaolack. La ville surnommée bien injustement “cradolack” n’est pourtant pas inintéressante à visiter.

Les températures y sont plus élevées qu’à Dakar ou Mbour. La troisième ville du Sénégal doit son statut au rôle qu’elle a joué aux heures fastueuses du commerce d’arachides. Il est indéniable que Koalack donne le sentiment d’être sur le déclin. Elle n’en est pas moins séduisante : l’atmosphère y est relativement calme, il est agréable de pouvoir flâner dans une ville de cette envergure, sans subir le stress de la jungle urbaine que tout dakarois ne connaît que trop bien.

Deux majestueuses mosquées sont les joyaux de la ville. La première, à droite, en arrivant dans la ville par la route de Mbour, est moderne. Ses minarets sont bleus et pointus, et rappellent un peu les bâtiments religieux ottomans. La mosquée n’a jamais été tout à fait achevée, son financeur (le milliardaire mouride Babacar « Ndiouga » Kébé) étant mort en 1984 avant la fin de son édification.

L’autre mosquée se trouve être l’une des plus belles du Sénégal, au milieu de Médina Baye. Elle est est même climatisée ! Financée par les Niassènes, sa taille imposante lui donne un aspect de forteresse onirique blanche et verte.

Le marché couvert jouit aussi d’un charme certain. Au milieu de la ville, il a la réputation d’être l’un des plus grands du Sénégal. A l’entrée de celui-ci une majestueuse horloge coloniale marque le début du dédale de petites ruelles couvertes. On y trouve toutes sortes de services et de biens mais aussi de nombreuses marchandises guinéennes et maliennes qui attiseront votre curiosité. En règle générale, les commerçants ne sont pas trop insistants, au contraire du marché artisanal.

En face du marché, se trouve un haut immeuble de couturiers et vendeurs de tissus, qui vit au rythme des machines à coudre. Au dernier étage, la vue sur le marché couvert est impressionnante.

L’alliance franco-sénégalaise de Kaolack est aussi un “must-see” : le bâtiment est imposant, sans être écrasant. Son architecture et ses couleurs séduisent. Il a gagné le prix d’architecture Karim Aga Khan. L’architecte du bâtiment est un anthropologue français de renom : Patrick Dujarric (qui a également conçu l’alliance franco-sénégalaise de Ziguinchor). Il abrite un petit restaurant (le Diamerek), pas très cher et très bon, dans un cadre très apaisant. Le coucher de soleil sur le Delta est aussi un paysage inoubliable.

Faisons maintenant route vers Toubacouta, un village de cultivateurs mandingues et de pêcheurs sérères, niché au coeur d’un bolong, à une heure de Kaolack. Perdu au milieu de la nature, au bord du Bandalia, l’un des bras du Saloum, c’est la déconnexion assurée ! Les habitants, commerçants et restaurateurs y sont très accueillants et peu insistants. Le temps semble comme suspendu dans le petit village qui s’ouvre sur des kilomètres de mangrove.

Plusieurs maisons d’hôtes et campements se répartissent dans le village, pour tous les budgets : Keur Youssou, Keur Thierry, Keur Niaye, Keur Saloum… Si les hôtes sont toujours chaleureux, les expéditions proposées peuvent sembler quelque peu hors de prix par rapport à ce qui est proposé. Cependant si vous aimez lâcher prise et ne rien avoir à organiser, leurs programmes peuvent être séduisants. Si vous préférez voyager seul ou en petit groupe, de nombreux habitants viendront vous proposer des tours en pirogue pour 25 000 FCFA la demi journée environ.

Ne manquez pas la tombée du jour sur l’arbre aux oiseaux, où toutes les espèces se rendent par groupe sur le majestueux végétal dans une cacophonie de piaillements. Ne manquez pas non plus de faire une petite visite à Fatou Mané, reine de Sipo, petit village d’une centaine d’habitants sur une des îles de la Mangrove, non loin de Toubacouta. Âgée de plus de 85 ans, elle dégage une aura très particulière.

Buvez un pot sur l’immense digue de Keur Saloum et observez le coucher du soleil darder de couleurs étonnantes la mangrove.

En règle générale, il y a à la fois tout et rien à faire à Toubacouta, l’important est d’y aller avec l’envie de lâcher prise… et son maillot de bain !

Laure Solé

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