[Tribune] : dialoguer ne veut pas dire s’opposer ! – Par El Hadji Abdou Wade
DIALOGUER NE VEUT PAS DIRE NE PAS S’OPPOSER !
Dans son appel au dialogue lancé le 05 mars 2019 et réitéré le 02 avril 2019, lors de la cérémonie de sa prestation de serment, le Président Macky SALL, réélu avec 58,26 % des suffrages pour un mandat de cinq (05), avait ‘’tendu la main à toutes et à tous’’ en vue d’un ‘’dialogue ouvert et constructif’’.
Ainsi déclarait-Il :
« Mon rôle, c’est de rassembler autour des idéaux que nous partageons. C’est pourquoi, je tends la main à toutes et à tous pour engager un dialogue ouvert et constructif dans l’intérêt supérieur de la Nation. »
Il avait même ajouté que ses prédécesseurs, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, pourraient « apporter’’ leurs contributions à ce dialogue national qu’il veut sans exclusive.
Cela laissait déjà transparaître le discours d’un homme d’un tout autre style, tout en mesure, sans élan triomphaliste, d’une attitude qui jure d’avec sa volonté naguère affichée d’écraser ses adversaires « en les réduisant à leur plus simple expression ».
Cette nouvelle posture du Président réélu était dès lors porteuse d’espoir. Les premiers actes de sa gouvernance semblent confirmer ce changement de paradigme corroboré entre autres par : la réduction du nombre de ministres, la suppression du poste de premier ministre considéré comme un ralentisseur dans la gestion des affaires de l’Etat, sa volonté réaffirmée d’être en contact direct avec ses compatriotes, la réduction du train de vie de l’Etat avec l’exemple donné par le Président lui-même en choisissant de voyager en classe économique, lors de son dernier séjour à Paris.
En posant de tels d’actes, le Président Macky SALL venait d’émettre des clignotants assez forts pour susciter les prémices d’un dialogue constructif pour un Sénégal de paix et de développement.
Malheureusement, ces signaux n’ont pas pu être décryptés par une certaine race d’opposants qui, faisant preuve d’un extrémisme de mauvais aloi, n’ont pas hésité à aller à contre-courant des orientations du Front national de Résistance (FRN) dont ils se réclament, qui avait posé des desiderata qui ont été tous satisfaits.
Ces desiderata tournaient autour de deux points principaux :
– le choix d’une personnalité indépendante et consensuelle pour diriger le comité de pilotage du dialogue national ;
– l’engagement du Président à mettre en œuvre les consensus issus de ces concertations.
Pour le choix de la personnalité indépendante, choix ne pouvait être plus judicieux que celui du Président Famara Ibrahima Sagna, Ministre de l’Intérieur et Président du Conseil économique et social sous le magistère du Président Abdou DIOUF, celui-là même qui avait joué un rôle capital dans l’adoption du code consensuel qui avait vu la première alternance dans notre pays.
Il sera assisté par quatre autres personnalités tout aussi indépendantes et consensuelles que sont : le Général Mamadou NIANG, ancien Ministre de l’Intérieur, le magistrat Boubacar Kanté, ancien vice-président du Conseil constitutionnel, le Professeur agrégé de droit Alioune Fall et Monsieur Abdou Mazib Ndiaye, représentant de la société civile.
Ce dialogue dont les bases viennent seulement d’être jetés et que certains assimilent à tort ou à raison à une «conférence nationale dans un pays qui ne vit pas une crise politique » – tant mieux -, n’est en rien comparable, ni dans sa forme ni dans son fond, aux dialogues que nous avons connus.
En effet, il se fera sur la base de termes de références sur lesquels l’opposition et la majorité se sont déjà entendus.
Ce ne sera pas également un forum d’un jour, mais un processus qui va voir les acteurs discuter, dans des commissions, des questions essentielles pour le devenir de la Nation.
Alors le PDS n’a -t-il pas raté une occasion importante pour poser l’affaire Karim Wade, comme l’a fait courageusement la mairesse de Dakar, Madame Soham El Wardini pour Khalifa SALL ?
Monsieur Ousmane Sonko, n’aviez-vous pas la tribune rêvée pour parler des crimes économiques et recevoir une réponse du Chef de l’Etat sur ces questions que vous avez tout le temps dénoncées ?
Pensez-vous aller aux prochaines locales avec ce fichier électoral et ce parrainage que vous avez tout le temps décriés ?
Mieux vaut tard que jamais, dit l’adage, et vous avez encore la possibilité de vous raviser et de rejoindre la table du dialogue.
Monsieur Ousmane Sonko, si c’est venir parler de tout cela que vous appelez arrogamment « aboyer », confirmant le mépris que vous avez toujours eu pour la classe politique, je demande à celle-ci d’ «aboyer» encore plus fort !
Dialoguer ne veut pas dire ne pas s’opposer, comme ne pas dialoguer aussi n’est synonyme de s’opposer.
La seule finalité est d’aboutir à des compromis dynamiques sans compromission et pour l’intérêt supérieur du Sénégal, des Sénégalaises et des Sénégalais
Fait à Thiès le 30 mai 2019
El Hadji Abdou WADE dit Mara
Pôle de Communication du Grand Parti.