Contribution

École Franco-arabe : lettre ouverte au ministre de l’éducation nationale du Sénégal

ministre de l'Éducation, Mamadou Talla,
Mamadou Talla

A Monsieur le ministre de l’éducation nationale du Sénégal

Objet : école franco-sénégalaises, non à un Thiaroye 44 bis

Monsieur le ministre,

Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) a pris connaissance des scandaleuses réformes en cours dans les deux écoles franco-sénégalaises de Dial Diop et Fann de Dakar.

Depuis 1974, l’Etat néo-colonial du Sénégal réserve ces deux écoles franco sénégalaises à une catégorie particulières de sénégalaises et de sénégalais alors que pour d’autres sénégalais (les masses ouvrières, paysannes et populaires) il sabote l’école publique. Cela ne vous a pas suffit.

Parce que les 29 enseignants sénégalais qui y travaillent, demandent des primes justes et légitimes, parce qu’ils ont osé – crime de lése-majesté – participer à des grèves, face au refus de l’Etat de les entendre, votre ministère a décidé de privatiser ces deux écoles et de changer le statut des enseignants sénégalais qui y sont.

Monsieur le ministre, c’est avec consternation que nous avons appris que vous avez décidé de mettre leur poste en compétition. Pour protéger les enfants de ces sénégalaises et sénégalais particuliers qui y vont des grèves qui caractérisent la crise de l’école sénégalaise, votre ministère a décidé que dorénavant l’enseignant sénégalais devra prendre une disponibilité. Autrement dit, fait inédit dans la gestion du personnel du ministère de l’éducation nationale, les postes de ces 29 enseignants sont mis en compétition alors qu’ils n’ont pas demandé à les quitter. Cerise sur le scandale, l’Etat français qui disait aux 29 enseignants sénégalais qu’il n’était pas leur employeur, a recruté dans les locaux de l’ambassade de France au Sénégal 18 enseignants qui les remplaceront.

Le FRAPP, monsieur le ministre de l’éducation nationale, exprime son désaccord total face à la gestion par l’Etat néocolonial sénégalais de ces deux écoles franco-sénégalaises de 1974 à nos jours, mais également face à ces réformes anti-nationales, anti démocratiques et anti-populaires. Ces réformes sont l’équivalent de la répression criminelle qui s’est abattue sur les tirailleurs sénégalais au camp de Thiaroye en 1944. Avec la grave différence que cette fois-ci, le Sénégal est politiquement indépendant depuis 1960. Cette fois-ci, ce n’est pas un blanc français qui a tiré sur la gâchette, mais un noir sénégalais élu pour servir le peuple sénégalais.

Le FRAPP demande la suspension dans les meilleurs délais de ces réformes.

Si ces réformes ne sont pas abandonnées, le FRAPP déroulera une feuille de route dont le premier point sera la publication des noms de celles et ceux, du gouvernement, de l’assemblée nationale, du Conseil économiquesocial et environnemental, de l’armée, de la gendarmerie…qui ont leurs enfants et petits enfants dans ces écoles.

Dans l’espoir d’une prise en compte des revendications de nos 29 compatriotes enseignants des deux écoles franco-sénégalaises de Dial Diop et de Fann de Dakar, veuillez recevoir Monsieur le ministre de l’éducation nationale du Sénégal nos salutations les plus respectueuses.

Pour le comité de coordination nationale du FRAPP

Le Coordonnateur

Mame Ousmane Wade

Ampliation :

-Collectif des 29 enseignants sénégalais des écoles franco-sénégalaises

-Son Excellence monsieur MackySall, président de la république du Sénégal

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