[Tribune] : à Kaolack Ndangane, le sel nous ‘suce’
Le sel est une substance très importante dans nos cuissons. S’il manque c’est tout ceux qui sont assis autour du bol qui le ressentent. Quand il y’en a trop dans nos aliments, il peut créer des problèmes de santé.
C’est pourquoi le médecin interdit à l’hypertendu ou à la femme enceinte de ne pas en consommer surtout le soir. Mais le sel dont je parle n’est pas dans nos assiettes ni dans nos marmites : il est dans le sol kaolackois.
Le taux élevé de salinité du sol de Kaolack est un véritable problème d’environnement. Quand nous étions des gamins, ces sols salins n’existaient qu’aux Abattoirs Ndioloféne, Ndangane et une partie de Léona mais de nos jours, ces sols salins ont progressé jusque vers les quartiers situés au nord de la commune de Kaolack, notamment Sham, Médina Baye, Ndorong, Ocass, Darou Rahmati, Thioffack ?
À Thioffack où la culture maraichère est très développée, certains périmètres sont affectés par ce sel et les agriculteurs de ces jardins, si rien n’est fait, risquent de plier bagages pour s’adonner à autre chose.
À cela s’ajoute aussi les dégâts causés par le sel à nos habitats. À Kaolack nos fenêtres en fer, nos portails en fer et nos maisons construites en ciment sont tout bonnement trouées par le sel. De loin, on a comme l’impression que nos habitats sont criblés de balles alors que c’est le sel.
Chaque localité du Sénégal a ses problèmes d’environnement : à Nioro c’est le ravinement, de Saint-Louis à Dakar jusqu’à la petite côte c’est l’avancée de la mer avec des localités qui risquent d’être rayées de la carte du Sénégal, au nord c’est l’avancée du désert et au sud le déboisement. Mais chez nous à Kaolack-Ndangane nos sols salins posent un véritable problème et si rien n’est fait, seules nos maisons, nos toitures et objets en fer vont en pâtir.
Dans les communes de Ngathie-Nawdé et de Keur Mbouki où jadis les sols sablonneux fertiles et propices à l’agriculture faisaient la fierté des populations, il y’a des problèmes car avec l’expansion des champs de sel au sud, ses sols fertiles ont tendance à disparaître.
L’heure est grave et c’est pourquoi je tire la sonnette d’alarme dans le but d’avoir des solutions par apport à la situation très inquiétante de nos sols qui gagne du terrain.
Par Abdoulaye Diagne
PS : La direction de Kaolack Infos rappelle que l’auteur de ce texte n’est pas un journaliste de la rédaction de KLINFOS mais un contributeur dont nous diffusions l’opinion et ce dans une dynamique de libre expression plurielle.