Un quartier à Kaolack : Kanda, un quartier qui grandit dans l’insécurité et l’absence d’infrastructures
Situé dans la commune de Kahone à l’Est de la région de Kaolack près de la route nationale N° 1 et qui abrite l’aérodrome de Kaolack, Kanda est un quartier qui ne cesse de grandir en termes d’habitats et de personnes. Considéré comme un hameau par rapport au centre-ville ce quartier connait d’énormes problèmes comme l’insécurité, les pénuries d’eau, l’électrification, la scolarité, absence de route.
Comme tous les quartiers périphériques de la région de Kaolack, Kanda baigne dans l’insécurité totale. Ce qui se manifeste par une multitude d’actes de délinquance de toutes sortes que vivent ses habitants. Parmi ceux-ci on peut énumérer les agressions, les vols, les braquages de boutiques etc.
Le quartier Kanda compte une population hétérogène composée de plusieurs ethnies qui vivent dans une parfaite harmonie. Parmi cette diversité démographique, les « Djolofs Djolofs » se distinguent par leur activité de vendeurs de poissons se réveillant chaque jour tôt le matin pour se rendre au marché central. Mais ces vaillants hommes et femmes rencontrent d’énormes difficultés comme des agressions le plus souvent.
Cherif Sow un professeur qui habite dans ce quartier depuis des années nous explique les raisons de ses actes de banditisme : « l’insécurité que nous vivons est due en général au manque d’éclairage public car le quartier est totalement sombre la nuit et les malfaiteurs peuvent y entrer à n’importe quel moment ».
D’ailleurs une femme âgée de trente ans que nous avons rencontrée va plus loin « Il y a des maisons qui ne sont pas encore habitées et qui sont squattées par les malfaiteurs qui s’y cachent pour commettre leurs méfaits et enfin disparaitre à bord des motos Jakarta dont ils disposent. Même nos enfants qui vont à l’école sont victimes de tentatives d’agression en plein jour au niveau de l’aérodrome ». Elle y ajoute : « Nous estimons que les bandits habitent dans le quartier et qu’ils étudient l’horaire de leurs cibles pour agir au moment opportun ».
Les honnêtes conducteurs de motos Jakarta sont du même avis car ils vivent les mêmes difficultés et sont toujours dans la hantise de voir leurs biens subtilisés par ces malfaiteurs. « Beaucoup de taximen n’ont plus le courage d’acheter de nouvelles motos car ayant peur d’être agressés » nous explique un conducteur de Jakarta répondant au nom de Matar Ly.
Il faut ajouter et insister là-dessus, que toutes les personnes que nous avons interrogées, lancent le même cri de cœur à l’endroit des jeunes et des Autorités pour qu’ils se préoccupent de cette situation qui ne fait qu’empirer de jour en jour.
« Aujourd’hui, le quartier ne cesse de grandir et connaît une forte progression de sa population, ce qui rend nécessaire l’implantation d’un poste de gendarmerie pour veiller sur la sécurité des personnes et des biens, secourir avec promptitude les victimes et essayer véritablement de faire reculer ces malfaiteurs » déclare Cherif Sow.
Toujours dans la même lancée, cette dame qui ne veut pas donner son nom considère que « les jeunes doivent veiller à ce que le quartier soit sécurisé en dénonçant systématiquement à la gendarmerie tous ceux qu’ils soupçonnent d’être des intrus ». Toutefois, « pour lutter efficacement contre ce fléau, la gendarmerie doit multiplier ses descentes dans le quartier » nous dit Matar Ly.
Enfin, les populations de Kanda estiment, avec le défaut d’éclairage public, que leur quartier vit une situation plus que paradoxale car faisant partie de la commune de Kahone qui dispose pourtant d’une puissante centrale électrique qui alimente Kaolack et certaines régions environnantes.
L’appel est ainsi lancé aux autorités pour que ce quartier bénéficie de l’éclairage public au même titre que les autres quartiers de la commune, seul gage de l’éradication de l’insécurité. Elles menacent même de boycotter les élections municipales prévues en juin 2020 si leur problème n’est pas résolu d’ici là.
Thierno BARRY (Stagiaire)