Afrique

Ses biens confisqués par les autorités sénégalaises : l’opposant Camerounais Narcisse Nganchop accuse le régime de Paul Biya et interpelle Macky Sall

Narcisse Nganchop
l’opposant Camerounais Narcisse Nganchop

Narcisse Nganchop, un farouche opposant au régime du président de la République de Cameroun Paul Biya a vu ses biens être confisqués par les autorités sénégalaises le 9 juillet 2019 pour non-paiement de loyer. Une affaire particulière qui a vite pris des dimensions politico-diplomatiques quand le jeune leader politique a accusé le gouvernement camerounais de complicité dans cette affaire et interpellé le président de la République Macky Sall.

Son histoire est digne d’un film hollywoodien et sa vie pourrait être tellement différente de celle d’exilé politique qu’il est. Mais Narcisse Nganchop a décidé d’embrasser le plus difficile métier en Afrique : combattre un régime au pouvoir.

De surcroit, le président de la République du Cameroun Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Soit 37 ans à la tête de ce pays d’Afrique centrale de 25 millions d’habitants. « Ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut », aime-t-il répondre aux journalistes qui étrangers qui s’amollissent devant sa longévité à la tête de son pays.

Combattant, comme il se défini, Narcisse Nganchop a pourtant la même belle-famille que l’homme fort de Yaoundé. Une relative proximité avec le couple présidentiel qui ne l’empêche pas de tout laisser tomber pour faire face au régime.

C’est connu, les régimes dictatoriaux en Afrique ont plus peur de la jeunesse que des élections dont ils ont d’avance la certitude de remporter. C’est ainsi, qu’à l’image du mouvement Y’en a marre au Sénégal ou encore du Balai Citoyen au Burkina Faso, Narcisse Nganchop est le coordonnateur du mouvement citoyen « Tout sauf Paul Biya. » Et son combat est clair : chasser le président Paul Biya du pouvoir au Cameroun. Un combat qui lui a valu d’être menacé et emprisonné avant que l’homme politique et leader d’opinion, qui craint pour sa sécurité, ne trouve refuge au Sénégal.

Depuis Narcisse Nganchop voit la main de Yaoundé dans tous malheur qui lui arrive. A tord ou à raison. A Dakar depuis déjà sa libération de prison à la suite des manifestations post-électorales dans son pays, ce jeune camerounais (37 ans) qui n’a connu que Paul Biya est actuellement en conflit avec l’hôtel Sunset Yoff. Selon nos informations, Nganchop Narcisse a séjourné dans le dit hôtel pendant un mois et doit payer une facture estimée à 240 000 FCfa. Une somme qui représente les frais de repas qu’il a « décidés de payer ». N’empêche il a vu ses bagages confisqués.

Dans cette affaire, sur une demande de restitution formulée par l’accusé datée du 25 juillet 2019 et adressée au procureur de la République, l’homme politique reconnait qu’une plainte a été déposée par la partie plaignante au commissariat puis au parquet sous la conduite du substitut du procureur. Il ressort que l’hôtel lui « demande de payer 1 million 500 mille francs ». Face à cet état de chose, l’ancien candidat à la députation pointe un doigt accusateur sur le régime de Yaoundé qu’il accuse d’être de connivence avec ceux qui ont saisi ses bagages.

« Suite à la confiscation illégale de tous mes bagages, passeport, documents administratifs et politique par l’hôtel Sunset Yoff centre aéré Sénégal, avec le soutien de l’Ambassade du Cameroun au Sénégal, Malgré tous mes efforts et celle de la police des Parcelles Assainies l’hôtel qui bénéficie des soutiens obscurs a refuser de restituer mes affaires et la justice Sénégalaise n’est pas prête à donner suite », écrit-il dans un post sur Facebook et dans lequel il précise que le 1er Substitut du Procureur qui dans un premier temps lui a demandé de faire une demande de restitution, chose qu’il a faite, a ensuite fait savoir qu’il ne peut rien et que c’est au Juge d’en décider.

« Entre temps j’ai été expulsé de manière illégale sans sommation sans possibilité de prendre un Vêtement de rechange dans ma chambre ou même mes médicaments », s’indigne-t-il encore.

Contacté par Les Echos, Narcisse Nganchop en a profité pour prier la communauté internationale, les médias, les réseaux sociaux de se mobiliser afin de lui apporter un soutien. Il interpelle ainsi le Président Macky Sall.

« J’ai décidé d’entreprendre un sit-in et une grève de la faim sans limite d’ici ce vendredi grand jour de prière au Sénégal afin que justice soit faite. Cela fait un mois et plus que je suis dépossédé de tout », note-t-il. Et de finir avec ce qui semble être une annonce de retour au pays. « Puisque le régime Biya veut me tuer, je me livre à vous dès ce vendredi. Qu’on en finisse !!! », dit-il, stoïque.

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