Bousculé de toute part : le régime « libère » l’activiste Guy Marius Sagna, l’abandon des charges et des poursuites exigé
L’activiste sénégalais Guy Marius Sagna a été remis en liberté hier, vendredi 16 août. Il était en détention préventive depuis le 19 juillet dernier pour « fausse alerte au terrorisme ». Mais déjà certains assimile sa libération à une reculade du régime, comme constaté par KLINFOS.
Guy Marius Sagna est l’une des figures du mouvement citoyen sénégalais et le leader du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine, le Frapp. En détention préventive depuis le 19 juillet dernier pour « fausse alerte au terrorisme , il a été remis en liberté vendredi. Sa demande de liberté conditionnelle avait été acceptée par le parquet.
Il avait été arrêté suite à la publication d’un communiqué accusant la France de « préparer psychologiquement les populations à vivre avec l’idée de la menace terroriste ».
Pour le Frapp, la détention de son leader est « purement politique »
« La réaction du Frapp est simple : nous exigeons la suspension de toutes les poursuites, de toutes les charges, parce que c’était une détention purement politique, nous explique El hadj Abdulaye Seck, le chargé de communication de Frapp « France Dégage ».
« Déjà, ils l’ont arrêté le 16 juillet 2019, ils n’avaient aucune infraction à coller à Guy Marius Sagna. C’est par la suite qu’ils sont revenus pour lui coller un chef d’accusation dont il n’est pas responsable. Parce que le communiqué qui était en question c’était le communiqué du Frapp « France dégage » (or) ni Guy Marius Sagna, ni le coordonnateur du Frapp « France dégage » ne l’avaient partagé sur la page Facebook. Donc c’était… un prisonnier politique, parce qu’il commençait à réveiller la conscience citoyenne », croit savoir l’activiste .
Du côté de la Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits de l’Homme ( COSEDDH ) et le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits de l’Homme ( ROADDH ) on considère que Guy Marius Sagna avait été arrêté et détenu pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression et d’opinion garanti par la Constitution et des traités régionaux et internationaux dont l’Etat du Sénégal est partie.
« La Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits de l’Homme et le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits de l’Homme exigent, au vu des informations recueillies auprès de ses avocats et des membres de son organisation, l’abandon de toutes les charges et des poursuites contre Guy Marius Sagna », rapporte un communiqué dont une copie est parvenue à KOACI.
Il y’a quelques jours, Amnesty International a adressé une lettre ouverte au ministre de la Justice Me Malick Sall . Dans sa lettre, déjà signée par plusieurs milliers d’amoureux de la liberté à travers le monde entier, l’organisation de défense des droits de l’homme demande au ministre de veiller à ce que Guy Marius Sagna ne soit pas soumis à la torture pendant sa détention.