Célébration de ses 900 jours de prison : Khalifa Sall répond au « chantage » de Macky Sall pour le gracier
Interviewé par Rfi en marge du sommet du G7, le président de la République Macky Sall avait laissé entendre que la grâce dépendait de sa volonté et de son envie. Jeudi, lors de la cérémonie de célébration des 900 jours de prison de Khalifa Sall, les amis de l’ex maire de Dakar ont répondu au « chantage » de Macky Sall, comme constaté par KLINFOS.
C’est une salle pleine à craquer qui a accueilli hier les Khalifistes au niveau de la permanence Pape Babacar Mbaye, sise à Grand-Yoff.
Outre ses camarades socialistes, des collègues de l’opposition comme Makhtar Sourang, Mamadou Diop Decroix, Oumar Sarr ont effectué le déplacement pour témoigner leur soutien à Khalifa Sall.
Bien qu’il continue d’être dans les liens de la détention, Khalifa Sall a livré, hier, à ses militants et sympathisants, un message très émouvant, à l’occasion de la célébration de ses 900 jours de détention. Dans cette déclaration, lue par la fille de son ami et camarade socialiste décédé, Pape Babacar Mbaye, Khalifa Sall dit être reconnaissant envers toutes les personnes qui ne ratent jamais l’occasion de lui témoigner leur soutien.
«J’éprouve une immense joie, celle de savoir que je peux compter sur des femmes et des hommes, jeunes et moins jeunes, toujours mobilisés et déterminés. Pour beaucoup d’entre vous, pourtant, voilà 900 jours que nos regards ne se sont pas croisés, que nous ne nous sommes pas serré la main, que nous n’avons pas échangé un mot», a-t-il dit d’emblée.
L’ancien secrétaire à la vie politique du Parti socialiste affirme toutefois que cette épreuve a renforcé le lien qui l’unit à ses militants. «Ce lien s’est consolidé dans notre choix de préférer la dignité à la résignation. Il s’est renforcé dans notre détermination à opposer le courage à la peur d’avoir à lutter. Nous n’avons pas choisi le chemin de la compromission ni celui de l’abdication. Au contraire, nous sommes restés inébranlables et, face aux épreuves, nous avons renforcé notre résilience», renchérit dans son message Khalifa Sall qui soutient que rien ne l’arrêtera si ce n’est la volonté divine.
D’après Khalifa Sall, il est illusoire de croire qu’ils l’ont privé de liberté en l’emprisonnant, quand des centaines de milliers, voire des millions de Sénégalais sont libres pour lui. Il est illusoire de penser le priver de liberté de mouvement quand des centaines de milliers, voire des millions de Sénégalais, un pied devant l’autre, marchent pour lui. Il est illusoire de tenter de l’empêcher de s’exprimer quand des centaines de milliers, voire des millions de Sénégalais portent sa voix. Il est illusoire d’essayer d’éteindre ses convictions, alors que celles-ci sont partagées par des centaines de milliers, voire des millions de Sénégalais, dans les zones les plus reculées de notre pays et à l’étranger.
Il est aussi illusoire de tenter de l’empêcher d’avoir une ambition pour notre pays, quand des centaines de milliers, voire des millions de Sénégalais, des moins jeunes aux plus jeunes, portent son ambition.«Si nous sommes restés debout au milieu des épreuves, c’est d’abord et surtout grâce à notre foi commune à la parole divine selon laquelle notre destin est déjà tracé. C’est aussi parce que nous avons la détermination tenace. Et je vous le réaffirme : vous pouvez compter sur moi pour porter notre ambition commune pour le Sénégal», affirme Khalifa Sall.
Pour lui, son devoir, c’est de continuer à servir notre pays dans un dévouement total, de poursuivre le mouvement en marchant sur le socle des valeurs de la démocratie, de la liberté, de la solidarité, de la justice sociale et du progrès. Cette référence à nos valeurs relève d’un enjeu politique afin de restaurer la finalité humaine de la politique et de trouver des solutions globales, solidaires et durables aux difficultés que vivent les Sénégalais.
«Le Sénégal est plus grand que nos destins individuels, plus grand que nos vanités puériles. Nous ne devons pas vivre avec la haine au cœur, ni avec la rancœur dans les yeux. Nous ne devons pas vivre dans la discorde et dans la peur qui font que chacun peut voir l’autre comme un ennemi», déclare l’ancien maire de Dakar.
«Notre responsabilité est de continuer à faire vivre cette espérance commune à travers des institutions garantes de l’Etat de droit et des droits des citoyens. Notre responsabilité est et sera toujours de préserver ce merveilleux héritage, et les yeux rivés sur l’avenir, de transmettre intact à nos petits-enfants ce legs inestimable qu’est la paix», conclut l’ancien secrétaire à la vie politique du Parti socialiste.