Histoire

Histoire générale du Sénégal : le Pr Iba Der Thiam reconnait ses erreurs et promet de corriger

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le Pr Iba Der Thiam et Macky Sall lors de la cérémonie de remise des cinq premières volumes de l'Histoire générale du Sénégal

Dans le cadre de l’écriture de l’histoire générale du Sénégal, qui a fait objet de plusieurs critiques, le Pr Iba Der Thiam a reconnu ses erreurs, promettant par la même occasion de corriger. « Notre travail n’est pas parfait… Il y a des choses que je sais et des choses que je sais pas… Nous sommes prêts à corriger », a-t-il dit au Grand Jury de la Rfm.

« Sans esprit polémique et sans chercher à retourner le couteau dans la plaie » (pour reprendre ses mots), la voix cassée, basse, certainement alourdie par le poids de l’âge, le professeur Iba Der Thiam a tenu à s’expliquer sur la vague de grognes que son recueil sur l’histoire générale du Sénégal a générée. Et c’est dans le  »Jury du dimanche  » qu’il le fait. Se réconfortant du soutien de personnalités remarquées de la trempe de Thierno Madani Tall, Mbagnick Ndiaye, Mame Makhtar Guèye qui l’ont soutenu alors que les critiques atteignaient leur plus haut degré d’agressivité, le professeur agrégé d’histoire rappelle que toutes les histoires relatées, à travers le monde ont connu des contestations. Même Napoléon Bonaparte n’y a pas échappé, entre autres.

Considérant que  »la critique est quelque chose de positif », il se dit disposé à  »recueillir toutes les critiques qui ont été faites », non sans reconnaître qu’il  »y a parmi elles, certaines qui sont fondées. » Il poursuit :  »Si on me signale les erreurs en question, on peut corriger. Je ne vais pas engager une polémique avec Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre que je respecte. Avant ce livre, je suis allé le voir à Touba. »

Interpellé sur le chapitre qui prétendrait que Mame Mor Anta Saly n’avait pas le temps d’enseigner, Iba Der Thiam dira n’avoir jamais dit exactement ça. Pour lui, c’est plutôt un malentendu car dans ce livre, ce sont des  » pages de gloire, de respect, de sainteté  » qui ont été écrites sur celui qui est le père, dit-il,  » de celui qui a le plus souffert pendant l’époque coloniale et durant 32 ans. J’ai retracé toutes les étapes de la vie de son fils, toutes les souffrances (…). On n’a pas dit qu’il n’avait pas le temps d’enseigner. »

Tentant d’expliquer sa pensée, il précisera avoir juste rappelé son statut de cadi qui  »le plaçait dans une situation ne pouvant pas lui permettre de s’occuper entièrement de cette tâche. Ce n’est pas un jugement de valeur, encore moins  »une caractérisation. » Pour lui, Mame Mor Anta Saly fut  »un grand érudit de l’islam, un homme qui a entretenu des relations avec toutes les familles religieuses du Sénégal. »

L’ancien ministre a quand même signalé que le livre comporte un peu moins de 3.000 pages et que  »la partie qui concerne les confréries n’était pas la plus importante. » Toutefois, il ajoutera ce qui suit :  »même s’il y avait une seule famille qui n’est pas d’accord, nous avons l’obligation morale de corriger.  » Il reconnaît que des erreurs se sont glissées. Et il le dit clairement avec un exemple à l’appui.  »Certaines erreurs m’ont échappé comme Limamoulaye est plus jeune que Bamba. »

À la question de savoir s’il ne fallait pas renoncer à ce document dès l’instant qu’il était sur la voie de créer des dissensions dans ce pays entre familles religieuses, Iba Der Thiam répondra par la négative. Pour lui, il suffira juste d’apporter des corrections, estimant que le livre pouvait régler beaucoup de questions, surtout que moult valeurs commençaient à se perdre au Sénégal dès l’instant qu’on insultait nos chefs religieux à travers les réseaux sociaux, que la jeunesse buvait de l’alcool (…)  »

Le professeur, coordinateur du  »livre sur l’histoire générale du Sénégal », se plaira de mettre certains points sur certains i quant à l’implication directe ou indirecte du Président Macky Sall et même de celle de son prédécesseur.  » Le Président Macky Sall n’est responsable en rien de ce qui s’est passé. » Par contre, il confie n’avoir jamais échangé avec lui sur l’initiative, même si jadis il lui avait parlé, via une correspondance, de l’utilité de la création d’un Institut d’histoire.  »Je n’ai pas reçu de feedback et je m’en suis arrêté là… »

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