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Affaire Karim Wade: après l’Onu, Amnesty international demande la révision du procès de l’ancien ministre

Karim Wade
Karim Wade

Le directeur d’Amnesty international section Sénégal n’y est pas allé par quatre chemins pour affirmer que l’État sénégalais s’est fourvoyé dans le dossier Karim Wade, condamné puis gracié dans la traque des biens mal acquis. Pour Seydi Gassama une réouverture du procès de l’ancien ministre est une nécessité.

Invité du « Jury du dimanche   » sur Iradio, le défenseur des Droits de l’homme  et directeur exécutif d’Amnesty International au Sénégal a expliqué que la situation est assez compliquée et le prétexte de la souveraineté assez fragile.

« Il y va de la réputation du pays. En Afrique, le Sénégal était la référence en matière de respect des décisions internationales. On risque de faire du Mugabé. Le Comité des droits de l’homme des Nations-Unies est clair. Pour nous, l’État doit appliquer les recommandations du Comité des Nations-Unies. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Tout ce que le procès a accouché doit être revu. Le comité a dit : reprenez le procès! », a-t-il dit.

Poursuivant, Seydi Gassama dépréciera une nouvelle fois la Crei,  juridiction qui a condamné Wade-fils au terme d’un procès aux multiples rebondissements.

Mais s’il en est ainsi, c’est que estime-il, la Crei porte des accusations extrêmement graves sur des personnes et ne leur donne pas les moyens et l’opportunité  de se défendre.

Ainsi, il dénonce ce qu’il considère comme étant des évaluations fantaisistes de biens supposés appartenir, parfois à tort, aux personnes incriminées.

« Une maison à Kabrousse qui coûte 300 millions ! » s’exclame-t-il. « Vous ne pouvez demander à une personne de justifier l’origine licite d’un bien, alors que vous n’êtes pas en mesure de prouver que ce bien lui appartient. Pour certaines de ces personnes, certains biens qui leur sont attribués ne leur appartiennent pas…  »

Au final, du procès  de Karim Wade au refus  du Sénégal de donner suite favorable aux recommandations du comité des Droits de l’homme des Nations-Unies concernant cette affaire, Seydi Gassama estime que Dakar n’aura fait que perdre sa réputation de pays civilisé.

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