Dans l’illégalité depuis plus d’un an: l’Armp publie enfin son rapport 2017 au cours de ce mois de novembre
L’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) compte sortir de sa léthargie. Dans la plus grande illégalité depuis plus d’une année avec la non-publication des rapport 2017 et 2018, l’Armp va faire un pas pour quitter cette situation. Saër Niang et Cie ont en effet décidé de sortir le rapport 2017 de l’organe de régulation durant ce mois de novembre. Seulement, ce dernier rapport était attendu au plus tard en décembre 2018.
On ne sort pas de la plus grande illégalité du jour au lendemain, comme une adolescente sortirait d’une relation amoureuse sans rien de sérieux. Cela, l’Autorité de régulation des marchés publics et son président Saër Niang risquent de l’apprendre à leurs dépens.
La structure de contrôle, qui n’a pas publié son rapport 2017 à temps (avant fin 2018), était sur le point de finir l’année 2019 sans le faire. Une situation incompréhensible, dénoncée sur tous les toits par certaines organisations de la société civile, mais également la presse et qui ne s’explique toujours pas. D’autant que les cabinets chargés d’exécuter les audits ont fini le travail depuis très longtemps.
Mais surtout parce que les textes sont on ne peut plus clairs à ce propos. Quand des structures épinglées épuisent le délai sans répondre à la demande d’explication, l’Autorité de régulation des marchés publics considère que celles-ci ne sont pas en mesure d’apporter les réponses sur les faits qui leur sont reprochés. De ce fait, il considère que la version donnée par le cabinet auditeur est la bonne et publie du coup le rapport. Pourtant, l’Armp était restée silencieuse, avançant l’excuse non-valable d’être dans l’attente des réponses des ministères, directions et autres services de l’État épinglés pour pouvoir publier le rapport.
Un fait bien grave dont les véritables raisons sont à chercher bien loin des bureaux du régulateur. Comme nous l’écrivions, les petits calculs politiciens étaient passés par là. En effet, l’Armp ne voulait pas exposer les cafards du régime à deux mois de la présidentielle, sans parler de l’affaire du pétrole et du gaz qui est venue corser la situation.
Dans cet imbroglio et alors qu’on s’achemine directement vers 2020, Saër Niang et compagnie veulent mettre fin à l’illégalité dans laquelle baigne leur institution depuis déjà bien longtemps. En effet, confiné dans un abus total en ne publiant pas depuis plus deux ans de rapport, l’organe de contrôle compte se ressaisir bientôt.
Selon les informations de «Les Échos» obtenues de sources sûres, l’Armp va très bientôt publier son rapport de l’année 2017. D’ailleurs, nous dit-on, cela devrait se faire au courant de ce mois de novembre. Mais la publication prochaine de ce rapport de l’Armp de l’année 2017 ne sera qu’un pas vers la rédemption pour Saër Niang et Cie. Et pour cause, c’est sur deux rapports, à savoir les rapports de 2017 et 2018 qu’ils étaient attendus. Et malgré le fait qu’ils aient décidé de se ressaisir, il n’est pas question de passer l’éponge sur cela.
L’autre grief qui secoue la gestion de l’actuelle équipe dirigeante de l’Autorité de régulation des marchés publics concerne le mandat du Directeur général, Saër Niang. Mandat qui est arrivé à terme depuis plus de 32 mois. Et même le troisième et illégal mandat arrive à son terme dans quatre mois. Pourtant, Saër Niang ne semble point dans les dispositions de passer témoin.
En effet, Saër Niang devait quitter la tête de l’Autorité de régulation des marchés publics en février 2017, ce après deux mandats successifs de trois ans chacun. Il est maintenu à son poste, par décret, «le temps que se termine la mutation de l’Armp en Autorité de régulation de la commande publique», dit-on.
«On dit que le Directeur général ne veut pas partir. Dès qu’on nommera un successeur, il n’y a aucun problème à mon niveau dès le lendemain, je partirai. Je ne suis pas un carriériste et je ne suis pas quelqu’un qui cherche un emploi. J’ai suffisamment d’expertise pour être mon propre employeur», aime déclaré Saër Niang pour se défendre.
Autant dire que ce n’est pas seulement les hommes politiques qui sont obnubilés par le pouvoir. Puisque même eux savent s’arrêter à deux mandats.
Sidy Djimby NDAO – Les Échos